LETTRE A HENRI GAINAU
Monsieur Henri Guaino Le 28 mars 2013
Député des
Yvelines
Palais Bourbon
75008-PARIS
Monsieur le Député,
Abus de faiblesse quel beau crime pour être mis en examen.
Il n'est donc plus possible de rendre visite à des gens faibles ou malades car on
risque d'être condamné pour abus de faiblesse.
Voici ce que déclarait au soir de la mise en examen de Nicolas Sarkozy un
internaute.
Je peux vous l’affirmer:
OUI on peut,
je l’ai vécu et je n’ai en rien bénéficié de la présomption d’innocence, bien au contraire j’ai été lâchement jeté en prison après une parodie de jugement et mis littéralement au secret pour m’empêcher de pouvoir assurer ma défense sur un dossier artificiellement monté d’abus de faiblesse.
(conf:guycailleau.blog4ever.com)
Monsieur Sarkozy lui au moins peut prétendre s’expliquer et laver son honneur dans le cas ou il serait innocent. Mais comme le dit si bien le proverbe: Il n’y a pas de fumée sans feu et sans vouloir
présager de l’avenir je me garderai bien de tout pronostique.
L’ancien président avait eut en main mon dossier, mais trop pris par ses problème il n’avait pas daigné l’étudier. Alors que François Fillon, à bien voulu en prendre connaissance, je n’avais pas les mêmes rapports avec l’un par rapport à l’autre, ceci explique cela.
Vous avez déclaré quand à vous sur Europe 1:
"Je conteste la façon dont le juge Gentil fait son travail. C'est indigne. Il a déshonoré un homme et la Justice".
Puis vous avez ajouté:
"Est-ce qu'on pouvait imaginer une qualification plus grotesque, plus insupportable ?", "Aucun homme sensé dans ce pays ne peut imaginer un instant que Nicolas Sarkozy s'est livré su cette vieille dame richissime à un abus de faiblesse".
"Ce serait risible si cela ne salissait pas l'honneur d'un homme qui, ayant été président de la République, entraîne dans cette salissure la France et la République elle-même"……Cette décision est irresponsable, elle n'a pas tenu compte des conséquences qu'elle pouvait avoir sur l'image du pays, de la
République, de nos institutions",
Vous déclarez encore:
Je voudrais voir le juge d'instruction venir devant les Français et leur expliquer pourquoi, sur quel fondement, à partir de quel fait précis, concret irréfutable, il a pris une décision aussi lourde de conséquences"
Bien sur les réactions ne se sont pas faites attendre et surtout du coté
de la Magistrature:
Vos attaques n'ont pas été du goût de l'union syndicale des magistrats
(USM), qui envisage de vous poursuivre "Jeter avoir jeté le discrédit comme ça sur une décision de justice, c'est juste illégal, a réagi Christophe Régnard, président du syndicat, sur Europe 1 vendredi matin.
D'ailleurs, nous envisageons de demander à la garde des Sceaux
aujourd'hui d'engager des poursuites contre monsieur Guaino et nous allons saisir aussi monsieur Bartolone, président de l'Assemblée nationale, parce que les limites ont été largement franchies. "
Le président de l'USM a également réagi à votre demande de rendre public les éléments du dossier. "C'est amusant, parce que ce sont les mêmes qui n'ont eu de cesse, dans un passé récent, de dénoncer les violations incessantes du secret de l'instruction qui viennent aujourd'hui expliquer que c'est au juge de venir expliquer publiquement ce qu'il y a dans son dossier",
a-t-il déclaré.
Je tombe des nues, avons-nous bien les hommes politiques que nous méritons? Ces déclaration n’aideront pas Nicolas Sarkozy bien au contraire.
Demandez à Bernard TAPI ce qu’il pense aujourd’hui des déclarations fracassantes qu’il faisait au moment de ses ennuis,
il considère qu’elles lui ont été défavorables et ont focalisés le juges sur ses dossiers. Lui au moins fait preuve de bon sens.
Vous déclarez ce jeudi sur le plateau de BFM TV, face à Jean Jacques
BOURDIN, que vous n’aviez pas reçu de citation à comparaître pour l'instant après la plainte déposée par le juge Jean-Michel Gentil à vôtre encontre. "Mais j'attends la suite avec sérénité", avez vous assuré, promettant que personne ne vous priverait de votre "liberté d'expression".
Me permettrez vous de vous rappeler que La justice est rendue au nom du
peuple français. Ce principe, consacré par la Convention européenne des droits de l'homme et des libertés fondamentales, inséré dans les Codes de la procédure judiciaire française, permet à tout citoyen de pouvoir vérifier dans quelles conditions les décisions de justice sont rendues.
Dans ce dossier il me semble que les juges en charge de ce dossier
agissent en conformité avec les différents codes qui régissent notre pays en respectant à la lettre le principe constitutionnel de séparation des pouvoirs. A mon niveau c’est-ce que j’ai senti et avec moi la majorité des petits et obscurs électeurs que nous sommes.
Il me semble qu’avec vos déclarations , vous foulez aux pieds ce principe de séparation du pouvoir judiciaire avec l’exécutif et le législatif Qui est, permettez moi de le rappeler un principe fondateur de la République. Exiger d'un juge qu'il dévoile et expose ses motivations devant un pseudo-tribunal populaire ne me parait pas conforme avec le travail d'un député.
Jean Marc AYRAULT déclarait au soir de votre prise de position:
« Nous sommes dans un État de droit, dans une République, et si nous
voulons que les citoyens aient confiance dans les institutions de la République, il faut les respecter ».
Le Premier ministre, comme la ministre de la Justice, Christiane
Taubira, ont assuré que le gouvernement ne s'immiscerait pas dansl'instruction des affaires judiciaires, à suivre….
la mise en examen est une compétence exclusive du juge d’instruction. Elle vise la personne contre laquelle il existe des indices graves ou concordants rendant vraisemblable qu'elle ait pu participer, comme auteur ou complice, à la commission d'une infraction (article 80-1 du code de procédure pénale). Si tel n'est pas le cas, une personne peut être placée sous le statut de témoin
assisté. Monsieur Sarkozy y a été placé avant d’être mis en examen, c’est donc en raison d’indices graves que le juge d’instruction à pris cette décision, j’ose l’espérer.
La séparation du pouvoir judiciaire est l'un des fondements d'un État de droit. Bien que nommés par le pouvoir législatif et le pouvoir exécutif, les juges n'ont pas de compte à rendre aux élus ou aux citoyens et il est très difficile de les destituer. Leur indépendance leur permet de juger de manière impartiale les actes commis par l'Etat ou un gouvernant. L'indépendance de leur pouvoir vient aussi du fait que les juges rendent leur décision , sur la base des textes de loi dont ils ne sont pas à l'origine, exception faite de la
jurisprudence. Ces lois se sont les députés qui les votent, et vous en faites partie.
Ce pouvoir judiciaire a pour mission de contrôler l'application de la loi, de l'interpréter en examinant la concordance entre une situation concrète et la loi en elle-même, de sanctionner son non respect. Il arbitre les litiges qui lui sont soumis relativement à l'application de la loi.
Concrètement que se passe -t-il ?
À l'issue de la première comparution, le juge peut décider de mettre en examen ou non. Dans ce second cas il peut placer la personne sous le statut de témoin assisté.
Le juge peut décider de mettre en œuvre des mesures contraignantes
envers le mis en examen tels qu'un contrôle judiciaire ou une détention provisoire.
Ce n’a pas été le cas pour l’ancien chef de l’État, je ne peux en dire autant, cette mise en examen lui permet donc d’avoir la possibilité de prendre connaissance des documents du dossier et assurer sa défense, encore une fois tous ne sont pas traités de la même manière.
Au delà des faits qui seront avérés ou infirmés, il me semble malsain de laisser se développer un sentiments qui serait de faire croire que les politiques sont exempts de toutes magouilles et que seul la valetaille doit subir les foudres de la justice. J’espère que cette justice passera avec justesse mais rigueur, certes il y a encore beaucoup à dire sur son action, certes l’affaire d’Outreau est encore dans toutes les mémoires, rien n’a avancé depuis et effectivement certains juges sont retombés dans les travers initiaux, je réclame à corps et à cris des Etats généraux de la justice depuis de longues années, serais je entendu un jour,
Monsieur Sarkozy qui avait reçu le mémoire réalisé par l’association Salomon que je présidait alors, nous avait adressé à « La madone des prétoire, Rachida DATY », qui n’avait jamais daigné nous recevoir.
Y aura -t -il un jour, un homme ou une femme politique qui aura la volonté d’aller au fond des choses en décrétant la justice grande cause nationale?
L’orage gronde depuis des années, si le volcan se réveille les dégâts seront irréversibles et les Français nous ont appris depuis plusieurs siècles que s’ils sont longs à réagir lorsqu’ils le font c’est toujours dans l’excès. Quand la coupe est trop pleine elle déborde.
Il me semble que pour que le débat retrouve toute sa sérénité il faut éviter les provocations de quelque part qu’elles soient et laisser les magistrats faire leur travail avec sérieux sous le contrôle du peuple.
J’ajoute pour conclure que je ne suis pas un homme de gauche, bien au
contraire, mon parcours est assez éloquent pour que de tels soupçons pèsent sur moi, mais force est de constater que devant la déception ressentie coups sur coups avec les deux derniers Présidents les français ne savent plus à qui se vouer.
Aussi il faut savoir raison garder et attendre sereinement que les choses
se tassent et que la lumière soit faites sur ce dossier.
Je voulais, monsieur le Député, par cette lettre vous donner mon avis
sur les débordements qu’entraînent des déclarations intempestives auxquelles vous ne nous aviez pas habitué à l’époque ou vous étiez le conseiller personnel de Nicolas Sarkozy.
Enfin je conclurai en vous rappelant que Jacques Chirac à, lui aussi été
mis en examen, à l’époque je n’ai pas entendu un tel chahut, il est vrai qu’il a été condamné depuis. Alors attendons
Je vous remercie d’avoir pris le temps de me lire et vous prie de croire, monsieur le député , en mes sentiments sincères et courtois.
Guy CAILLEAU
Président
de l’A.D.A.P.
0662675749
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