la lettre de Guy CAILLEAU

La violence tue toujours dans les couples


 

 

 

Une étude vient de sortir qui nous dit que la violence tue toujours dans les couples. Et qu’elle serait même en hausse.

C’est  une étude du ministre de l'Intérieur qui révèle que   174 personnes, en grande majorité des femmes, sont décédées en 2012, victimes de leur conjoint ou ex-conjoint, soit 28 de plus que l'année précédente.

"Tous les deux jours, un homicide est commis au sein du couple", précise cette étude.    Une femme décèderait tous les 2,5 jours et un homme tous les 14 jours. En 2012, 148 femmes et 26 hommes ont été tués par leurs compagnons ou par leur ex-compagnons (conjoint, concubin ou pacsé).  L’étude précise que « dans 77 % des cas, les agresseurs ont utilisé une arme blanche ou à feu, les autres décès résultant de strangulation ou de coups. Dans près de 50 % des cas a été constatée la présence de substances (alcool, stupéfiants, médicaments psychotropes) susceptibles d'altérer le discernement de l'agresseur ou de la victime au moment des faits. Les départements des Alpes-Maritimes (11 cas), du Nord et de la Seine-Saint-Denis (8 cas chacun) ont été les plus touchés par le phénomène, suivis du Pas-de-Calais (7), des Yvelines (6) et des Bouches-du-Rhône, de l'Indre-et-Loire et de la Guadeloupe (5 chacun). Neuf enfants ont été tués par leur père en même temps que leur mère. En incluant les suicides des auteurs et les homicides de victimes collatérales, ces violences ont occasionné au total le décès de 244 personnes, soit 20 de plus qu'en 2011. »

 

L'auteur masculin est le plus souvent marié, de nationalité française, il a entre 41 et 60 ans, et n'exerce pas ou plus d'activité professionnelle. Il commet son acte à domicile, sans préméditation, avec une arme à feu. Sa principale motivation demeure la non-acceptation de la séparation, suivie de près par la dispute. L’un n’allant souvent pas sas l’autre.

L'auteur féminin est également le plus souvent mariée, de nationalité française et sans emploi. Elle commet aussi son acte à domicile et sans préméditation, mais avec une arme blanche. Les principales causes du passage à l'acte sont les disputes et la volonté de mettre fin aux violences subies.

le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, et la ministre des Droits des femmes, Najat Vallaud-Belkacem, se disent "particulièrement déterminés à mettre en œuvre tous les dispositifs nécessaires pour lutter plus efficacement contre ces violences qui brisent chaque année trop de vies et de familles".

Ils ont précisé qu'un « nouveau plan interministériel de lutte contre les violences faites aux femmes était en préparation. Il est déjà prévu d'étendre le "téléphone grand danger", expérimenté dans certains départements pour mettre en relation rapidement une victime potentielle et un professionnel de la lutte contre ce type de violences. »

  Ils comptent améliorer la formation des policiers et des gendarmes chargés de l'accueil des victimes et  des plaintes. Et là il y a fort à faire, j’ai en effet pu constater à l’époque ou j’exerçais le métier de policier que deux cas de figure font toujours l’objet d’un traitement dilettante. Ce sont les affaires de viol et les violences conjugales.

Il n’est pas facile pour une femme de franchir la porte d’un commissariat ou d’une gendarmerie, il l’est encore moins de venir expliquer au fonctionnaire qui reçoit les faits. Dans le cas de viol, il cherchera d’abord à déterminer le degrés d’agression sexuelle en  faisant parler la victime et tenter de lui soutirer des détails intimes et croustillants. Dans le cas de violences s’il s’agit d’un homme il considérera que si la femme à été violentée c’est surement parce qu’elle l’a méritée. Le coté macho reprend toujours le dessus. Dans un nombre assez élevé de cas la victime sera renvoyée chez elle et c’est à peine si une main courante est établie.

Il existe des remèdes pour contourner cette façon d’agir

Prenez, lorsque c’est possible, le nom de voisins prêts tout comme vous à témoigner, et retournez voir la police en demandant à parler à un officier de police judiciaire, non à un gardien de la paix de permanence, indiquez à cet OPJ que vous confirmez votre témoignage par un courrier au procureur de la République et au Préfet du département (lequel pourra prononcer une hospitalisation d'office). En doublant les écrits vous "obligez" certains fonctionnaires à faire complètement leur travail, ce qui est en général le cas. L'OPJ avisera le commissaire de police qui pourra faire conduire provisoirement (après rédaction d'un CM par médecin) dans un hôpital en attendant la confirmation de l'état mental et de dangerosité, puis un arrêté préfectoral sera pris.

Bien sur il y a des cas qui sont plus difficiles à traiter que d’autre, les proches, la famille souvent ferment les yeux de peur de représailles éventuelles de la part du porteur de coups, ou de l’auteur de violences sexuelles.

Exemple le témoignage ci-dessous posté sur le web qui en dit long sur l’état d’esprit des victimes:
«  Pour avoir subi cela pendant plus de 20 ans je peux vous dire qu’aucune

administration de ce pays n est apte a comprendre ces actes ! Ils vivent dans un monde de bisounours ou la violence n existe pas ! Et donc pas de méchants ! Donc pas de protection pour les victimes ! Limites même ma famille et moi nous sommes faits traites de menteurs devant tout ces bien penseurs ! Mais aucunes n’a eu le courage d affronte cette personne ! Alors les donneurs de leçons taisez vous. »

Un autre témoignage à) retenu mon attention:

« Mon voisin est violent et tape sur sa femme, je les entends crier. Je suis allée le signaler a la police mais, ce sont des fous qui sortent de l'hôpital, de ce fait, il y a eu simplement une main courante. Que puis-je faire d'autres ? Un conciliateur ne veut pas prendre ma plainte du fait que ce soit des fous.
Doit-on laisser cet homme taper sur cette femme sous prétexte qu'ils sont fous ! ?  »
Oui que faire?

 

Le gouvernement semble particulièrement déterminés à mettre en œuvre tous les dispositifs nécessaires pour lutter plus efficacement contre ces violences qui brisent chaque année trop de vies et de familles". Prenons en acte mais souhaitons que ce soit suivit réellement de faits et de mesures concrètes, sinon se serait encore un énième  vœux pieu.
Enfin pour conclure ce témoignage du docteur Ivina FULLI en date du 9 juin 2013 sur le web:

« Les policiers n'ont pas le droit de refuser un dépôt de plainte pour violences- en théorie !

C'est le procureur qui est chargé de juger si une plainte est recevable ou non et à partir du moment où le code pénal affirme un délit - si la dénonciation n'est pas calomnieuse - les fonctionnaires des commissariats n'ont pas le droit de refuser d'enregistrer une plainte.

Que dans ces cas de violence conjugale cela doivent en plus déclencher une protection de la personne en danger et qu'il faille lui recommander la discrétion sur son dépôt de plainte afin de ne pas précipiter un acte fatal me semble important.

Il n'en est pas moins vrai que refuser de prendre un dépôt de plainte est monnaie courante dans les commissariats français et que dans un procès très médiatisé, celui d'Alexandra Lange - une femme qui a tué le père de ses 4 enfants avec un couteau dans le cas très bien décrit dans l'article de la légitime défense reconnue par un acquittement s'était vue refuser un dépôt de plainte et les policiers de s'excuser lors du procès en indiquant que certes son visage était tuméfié mais que cela ne saignait pas !

du moment où le code pénal affirme un délit - si la dénonciation n'est pas calomnieuse - les fonctionnaires des commissariats n'ont pas le droit de refuser d'enregistrer une plainte.

Que dans ces cas de violence conjugale cela doivent en plus déclencher une protection de la personne en danger et qu'il faille lui recommander la discrétion sur son dépôt de plainte afin de ne pas précipiter un acte fatal me semble important. »

La réponse est simple, écoute et assistance, plainte et procès, la justice doit passer avec rigueur et fermeté.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



09/06/2013
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