la lettre de Guy CAILLEAU

ETUDE CARCERALE

 

ETUDE NON EXAUSTIVE

 

 ET BIEN INVOLONTAIRE

 

DE LA PRISON EN FRANCE

 

 

 Présentée par

 

 Guy CAILLEAU

 

Juriste Associatif, ancien Président de l’Association SALOMON, Membre du Comité littéraire

 MONTE CRISTO

 

 

 

J’ai fais faire l’objet d’une incarcération le 2 avril 2010, pour délit d’opinion en raison de mes activités politiques passées et mon engagement associatif, à la suite d‘un procès inique, indigne de notre pays qui a été le précurseur en matière de droits de l‘homme, sur la base d’un dossier fabriqué d’abus de faiblesse.

Au mépris du respect de la présomption d’innocence, je n’ai, à aucun moment été en mesure de présenter une défense face aux mensonges et fautes graves de procédure, sans parler de la violation constante de la déclaration universelle des droits de l’homme, transformée en la circonstance en droit de « certains hommes ».

Je n’entrerais pas ici dans le détail de cette sordide affaire dans laquelle fortes complicités se sont révélées et qui trouverons justice dans les actions que j’ai engagé depuis ma sortie de prison en libération conditionnelle en février dernier.

Comment ne pas se poser de questions en lisant dans l’ordonnance qui me place sous bracelet électronique que « monsieur CAILLEAU a compris qu’il n’était pas le chevalier blanc de la justice ».

 

J’ai été condamné à trois ans de prison pour abus de faiblesse envers madame CASTELLANI Ivette une de nos adhérentes avec laquelle des liens personnels se sont tissés au fil des mois et des années et qui avait rédigé plusieurs testaments, le dernier en date m‘instituant comme son légataire. En réalité j’ai été victime d’une véritable machination.

Cette affaire étant actuellement devant un certain nombre de juridiction à ma demande, je n’en écrirais pas davantage le but de cette étude réalisée dans les deux prisons que j’ai eu à fréquenter étant de montrer par l’expérience vécue que la réalité est loin d’être aussi idyllique qu’on veut bien le montrer dans les médiats

 

J’ai fais l’objet d’un mandat d’arrêt délivré à l’audience, ceci en parfaite violation de l’article   1 de la Convention Européenne des droits de l’homme par le Tribunal de grande Instance de Draguignan le 25 février 2010.Je ne m’étais pas présenté à l’audience en raison d’une demande de renvoi effectuée par Maître Christine CASABIANCA, avocat au barreau d’Aix en Provence, en charge du dossier à l’époque et contre laquelle une procédure de mise en responsabilité est en cours.

Deux précédents reports avaient été effectués par le parquet sans que j’en sois informé. Cela n’a pas empêché le tribunal d’utiliser un dossier artificiellement monté contre moi en raison de mon engagement associatif et totalement à charge, dossier auquel je n’ai, à ce jour pas encore pu avoir accès. Tout a été fait pour que je ne puisse pas  présenter une défense efficace.

 

 

                   MON ARRIVEE AU CENTRE PENITENCIAIRE

 

Voila, c’est fait, je suis devenu le matricule 24348. Là nous entrons dans un autre monde, à la surprise d’être derrière des barreaux s’ajoute un sentiment de totale impuissante. Vous n’existez plus, vous devenez un numéro parmi tant d’autres.

C’est dans un état d’esprit brumeux que je me plie aux formalités d’arrivée .Prise de photos pour la carte d’identité interne et empreintes des doigts. J’avoue que lorsque je regarde la photo qu’ils ont mis sur cette carte j’ai tout à fait le physique qu’il convient à un repris de justice .

Je passe d’une porte à barreaux à l’autre et me retrouve dans un local encombré où un surveillant me fait mettre nu afin de vérifier que je ne dissimule rien sur moi ou dans mes vêtements .

Cette formalité accomplie il me remet un « paquetage» que je détaillerai plus tard et je suis conduit dans une cellule, seul, la numéro 8, ou je suis enfermé sans autres explications. Seule une télé fonctionne, c’est l’heure de Naggy il est donc midi passé.

Au bout d’un moment un surveillant m’apporte un repas, qui je dois le dire est copieux et bon, nous sommes vendredi c’est donc du poisson.

Après un moment je regarde autour de moi afin d’inspecter la cellule dans laquelle je suis, le seul élément qui rappelle la civilisation c’est le poste de télévision. C’est sale, les murs ont été peints surement à la construction du centre , deux lits superposés sont déposés contre un mur sans matelas, une table est fixée au sol, si on peut appeler table la planche munie de quatre pieds qui se trouve dans la pièce. Deux chaises sont glissées dessous. C’est très sale et j’espère que cette cellule n’est que transitoire car sa vue est tellement déprimante que l’on pourrait être tenté de commettre l’irréparable au bout d’un long moment passé dans cet infâme lieu.

Mon vœux est bientôt réalisé, la porte s‘ouvre de nouveau et un surveillant me demande de prendre mes affaires ,un matelas mousse et le paquetage que l’on m’a donné quelques instants plus tôt  et de me présenter à l’étage supérieur.

Je m’exécute docilement, non sans avoir fait tomber le paquetage tellement ma fébrilité est grande et j’entend alors un bruit aigu d’un verre ou bol que je viens de casser, c’est le bol, mais cela ne me surprend pas car pour ne pas avoir de bol force est de constater que je n’en ai pas beaucoup.

Je me présente donc à l’étage, je suis obligé de faire deux tours puisque les effets personnels que j’avais pris avec moi ont été fouillés et mis dans deux sacs poubelles, ce doit être pour nous mettre bien dans l’ambiance.

Ce qui frappe c’est le contraste entre la cellule que je viens de quitter et la propreté (apparente) qu’il y a dans les couloirs. Les peintures sont visiblement récentes et propres. Je suis content malgré mon sort  et me dis que si les cellules sont comme cela où je vais se sera un peu plus supportable.

Je vais vite déchanter, la cellule dans laquelle on m’affecte est sale comme la première, elle n’a jamais été repeinte, c’est la seule de l’étage dans cet état, elle est revêtue d’une peinture murale verdâtre et est recouverte de photos découpées  dans des magazines représentant des bouteilles d’alcool et des verres. A en juger par leur nombre , l’un des occupants de cette cellule a du, à un moment ou à un autre être un ancien alcoolique en manque ou nostalgique d’une époque momentanément révolue.

En montant  je croise un détenu qui était dans cette cellule avant mon arrivée et qui est muté aux quartier des condamnés définitifs, sont départ me permet de me retrouver avec deux hommes avec lesquelles il faut bien le dire je m’entendrais très rapidement.

Avant mon affectation dans la cellule numéro 8, j’avais été brièvement reçu par deux surveillants portant fièrement deux barrettes de lieutenant qui m’ont expliqué que j’allais être conduis dans une cellule où se trouvaient déjà deux personnes sensiblement de mon âge, l’un d’eux ajoutant qu’il valait mieux taire mon ancien métier afin de ne pas m’attirer quelques problèmes. Je ferais donc en sorte, tout au long de mon séjour, de faire très attention à ne pas me couper et décidais de ne me mêler que très peu aux autres détenus; JE SUIS UN DETENU SENSIBLE!

C’est la première fois que mon passé me reviens à la figure de la sorte telle une tare, ce ne sera pas la dernière mais n’anticipons pas chaque chose en son temps. Après m’avoir remis « le guide du parfait détenu » et deux enveloppes timbrées, je gagne donc la cellule 214 au deuxième étage du JA, ce sigle voulant dire Jeune adulte, a 61 ans je suis ravi de cette attention délicate.

 

Cette fois j’ai réellement basculé de l’autre coté de la barrière comme on disait dans le temps en jargon policier et comme se plaisait à me le répéter mon père.

 

2 AVRIL 2010 Début d’après midi, je suis convoqué à l’infirmerie de la prison pour une visite médicale d’entrée. Reçu par une infirmière, celle-ci me prend la tension et me remet mes médicaments pour les trois prochains jours (ceux que j’avais en arrivant m’ont été confisqués des fois que j’aurai introduit de la drogue ou je ne sais quelle autre substance) C’est donc avec des médicaments génériques auxquels il va me falloir m’habituer que je regagne ma cellule.

 

Parlons en de cette cellule, environ 2.50m sur 5, 3 lits en fer, une table, trois chaises et un placard. Voici la cellule type, pas celle que l(on vous présente aux journaux télévisés aux heures de grande écoute et qui ferait passer la prison comme un lieu idyllique. Il  faut savoir qu’en prison c’est comme dans un village expo de maisons individuelle, il existe quelques cellules « propres » avec douches et confort relatif et peinte avec des couleurs agréables, mais celle-ci ne sont utilisées que pour ces occasion journalistiques la vie quotidienne du détenu est bien différente.

Il y a aussi un mini frigo et une télévision, je vous entend déjà dire « et en plus ils se plaignes! Détrompez vous l’administration ne fait pas de petits profits ce frigo et cette télé chacun la paye mensuellement, je dis bien chacun si vous êtes seul(ce qui est rare) à deux ou trois, quelque fois

4 avec un matelas supplémentaire par terre, l’administration encaissera autant de fois qu’il y a de détenus la somme de 36 euro (tarifs en vigueur à DRAGUIGNAN et 42 euro, tarif de NICE) Si cela n’est pas de l’escroquerie pure et simple comment appeler cette pratique douteuse dont la chancellerie s’est émue en début d’année 2011, mais toujours pas en pratique au jour ou j’écris ces lignes.

 

Venons en à mes deux compagnons d’infortune que j’appellerai Will et Mac afin qu’ils ne soient pas reconnus par quelque membre de leur famille ou autres, leur procès n’étant pas définitif à ce jour. Il ne faudrait pas que l’on puisse leur nuire en se servant des éléments de ce livre, mon seul but étant de décrire avec objectivité mais force  la vie dans cette maison d’arrêt et de permettre , peut être, l’amélioration du système pénitentiaire qui comporte bien des lacunes, bien des on dit, et beaucoup d’hypocrisie.

 

 

 

Will est un brave type de 66 ans aux cheveux poivre et sel, plus sel que poivre en réalité, petit trapu il est là depuis 2 ans attendant son jugement.

Il m’explique que son épouse a faite un chute dans les escaliers de leur maison après avoir bue passablement et qu’il s’était endormi devant sa télé. Elle est restée dans son escalier durant un long moment et il ne s’est rendu compte de son absence qu’au moment de se mettre au lit. En se rendant compte de l’absence de sa femme il l’a découverte au pied de l’escalier morte. A ce moment il a paniqué, ne sachant que faire dans un état second, au lieu d’appeler l’un de ses fils pour se faire aider il a tenter de la remonter pour la mettre sur son lit et appelé l’un de ses enfants plus d’une heure après.

 

A partir de là, la machine juridico policière s’est mise en route , accusé d’assassinat, il s’est retrouve avec son fils en garde à vue, puis présenté à un juge d’instruction qui le plaçait en détention provisoire, son fils étant à un moment relâché.

Il ne m’appartient pas de décider s’il est coupable ou non, mais un certain nombre de faits m’incite à penser que les gendarmes sont peut-être allés un peu vite en besogne. Par deux fois les preuves que l’on voulait lui mettre sur le dos ont été rejetées.

Je souhaite pour lui, sachant que s’il était reconnu coupable, il risque 15 ans de détention,  son innocence soit reconnue.

 

Mac lui est écossais, capitaine sur des bateaux de plaisance. C’est un solide gaillard de 56 ans, il est là depuis 3ans en attente d’être rejugé lui aussi.

Athlétique il est, comme tout bon anglo-saxon qui se respecte, très individualiste, mène sa vie dans la prison à son rythme, très maniaque il n’en est pas moins un garçon sympathique et un bon compagnon de vie.

 

Je sais qu’il a tuée son épouse dans une sorte de d’accès de rage, au cours d’une beuverie commune, arrosée au rosé de Provence.

Il n’aborde jamais ce sujet, ces seules conversations sont d’ordre professionnel et faites de ses souvenirs de croisières. Je respecte donc son silence chacun étant maître de sa destinée et en phase avec sa conscience. Il a pris 18 ans et doit passer devant la cours d’appel d’Assises dans quelques mois.

 

Au fil des jours je me familiarise avec la prison. Je ne connaissais d’elle que ce que j’ai vu dans ma vie professionnelle au temps de mes années de police.

En 1976, alors que je venais d’être affecté à la compagnie d’intervention des Yvelines, nous avions visiter, avec les jeunes fonctionnaires fraichement émoulus des Ecoles de Police, la prison des femmes de Versailles.

Le spectacle donné par les détenues m’avait, à l’époque, beaucoup frappé. Ce n’était que cris, vociférations, insultes tout au long de notre visite. L’impression première étant que nous étions face à une grande misère et une saleté repoussante, murs noirs, cellules sombres. 35 ans plus tard si la face visible a changée, la face cachée réserve bien des surprises.

 

A Draguignan, j’en ai fais l’expérience à deux reprises. La première fois c’est lorsque j’ai souhaité rencontrer l’aumônier de la prison. A l’étage de son bureau je suis introduit dans un couloir large dfe 1 mètre et long de 5 mètres, un seul banc le meuble. Sur le coté gauche, au fond, une sorte d’alcôve se trouve , je passe la tête et tombe sur des WC à la Turc dans un état de saleté indescriptible, noire étant une couleur encore bien claire pour définir ce lieu. Bien entendu ces WX sont inutilisables puisque en plus ils sont plein de détritus.

 

A deux mètres de là, le couloir et les salles de cours sont flambant neuf.

La seconde fois ou j’ai constaté le même état de saleté, c’est la seule fois ou je suis allé en « promenade ». C’était un vendredi matin, je faisais le tour de l’espace qui sert de lieu de promenade et je vois un détenu se diriger vers la guérite du surveillant afin d’aller soulager un besoin bien légitime. Je décide d’en faire autant et me retrouve dans des WC , toujours à la turc, dans le même état que le précédent.

Pris d’un haut le cœur, je retourne à mon exercice de marche afin de me purifier l’esprit et les narines.

 

 

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Le sigle JA veut dire jeune adulte ,c’est le nom de l’aile dans laquelle nous nous trouvons avec mes deux Co détenus âgés respectivement de 56, 61 et 66 ans .Qui  a dit que nous étions vieux

 

 

L’UNIVERS CARCERAL

 

 

Lorsque on arrive dans ce genre d’établissement on ne peut qu’être  frappé par le coté réducteur du système, vous n’êtes plus rien, abandonné de tous les premiers temps, vous ne savez pas quand arrivera la première lettre de ceux que vous chérissez, vous ignorez complètement quand vous aurez votre première visite au parloir. De même lorsque vous avez enfin cette première visite vous ignorez totalement qui sera là à vous attendre, aucune information ne vous est fournies par le personnel de l’administration, c’est le mutisme total et absolu, et ce ne sont pas les surveillants d’étage qui peuvent vous le dire, ils ne le savent pas non plus, du moins le prétendent -ils.

 

En prison vous ne servez plus à rien, vous êtes réellement en dehors de la société, vous n’avez aucune possibilité d’évolution personnelle. Lorsque l’on est arrivant, il faut un certain temps pour prendre ses marques et connaître un peu la façon dont les choses se passent, alors c’est l’oisiveté qui l’emporte et vous passez vos journées à ne rien faire, abruti par la lourdeur de cet univers glauque, sale et noir.

De temps en temps la porte s’ouvre et, à l’appel de votre nom le surveillant de service vous tend un papier annonçant: Infirmerie, curé, parloir, greffe », selon le cas.

On a le sentiment &étrange que cela ne s’adresse pas à soit.

 

 

 

LE MELANGE DES GENRES

 

 

La aussi, une chose est assez choquante, c’est la mixité entre les prévenus dont les crimes ou délits pour lesquels ils sont emprisonnés ne  sont même pas regroupés entre même type.

Je m’explique. N’étant pas encore condamné vous avez droit à un régime plus strict que si vous l’étiez.

En prévention les cellules sont fermées à clé, aux quartiers des condamnés elle sont ouvertes la journée (1). En prévention vous ne pouvez pas téléphoner à vos proches, lorsque vous avez été condamné « définitif »vous le pouvez, dans certaines conditions évidement mais nous aurons l’occasion de revoir cela plus tard.

En prévention vous pouvez vous retrouver avec des garçons qui ont du sang sur les mains, alors que vous êtes là pour avoir conduit sans permis ou pour tout autre délit mineur.

Il n’y a pas de distinction bien précise, c’est un peu au bon vouloir de l’Administration pénitentiaire qui fait du remplissage et ne cherche pas à humaniser la prison, n’en déplaise aux bonnes âmes qui planchent régulièrement sur le sujet et rendent des rapports destinés à rassurer la population en présentant presque comme idyllique la détention dans notre pays.

Avant de vouloir créer des centres ouverts ou plus humains, tentons d’abord d’appliquer les simples principes du respect et des droits de l’homme, dans ceux déjà existants.

 

OUI, je l’affirme et l’écris fermement, il humaniser la prison. Le détenu, s’il est coupable et doit payer sa dette à la société, n’en est pas moins un être humain à part entière, le déshumaniser plus, le coupera du monde extérieur encore plus qu’il ne l’est en entrant en prison.

L’isolement, l’inactivité, pour la plupart, sont de nature à agir sur l’individu et le conduire progressivement vers une sorte de léthargie qui risque, à moyen terme ou à long terme de le faire sombrer  dans une sorte de folie qui pour certain risque de ne pas être que passagère.

Il est évident qu’au bout de 20 ou 30 ans passé dans l’univers carcéral, le détenu n’est pas apte à se réinsérer physiquement dans notre société dont l’évolution si rapide ne peut être rattrapée par ceux qui ont été mis entre parenthèse durant de si longues années.

 

 

 

 

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1) Voici une vérité qui n’en est pas une, il se peut que certaines maisons d’arrêt ou centre de détention pratique ce genre de chose, la suite vous montrera que dans les deux prisons que j’ai eu le « plaisir de fréquenter il n’en est rien.

Cela ne veut pas dire qu’il ne fasse rien faire et les laisser dehors. Tout crime doit être châtié, ce n’est pas contre les  condamnations que je m’insurge, mais bien contre le principe même des peines qui après l’enfermement font de l’individu un être totalement déshumanisé.

Ce n’est pour autant que  je ne crierais pas ma colère en exemple ce poème  inspiré par cet univers:

 

LE LION

 

Le lion est en cage                                                  

Tapi derrière sa grille

Et si le lion enrage

Gare à ses yeux qui brillent

 

Le lion est en cage

Ne vous méprenez pas

Car ce n’est pas son âge

Qui l’a amené là

 

C’est la bêtise humaine

Qui l’a anéanti

Une chose est certaine

Il est là, et il vit

 

Car sous se paupières clauses

Ses yeux ne sont pas clos

Il étudie les choses

Pour bondir au plus tôt

 

L’inconscient à la robe

A cru le terrasser

En lui jetant l’éponge

Reniant son passé

 

Mais le lion est ainsi

Calme et parfois blessé

Et puis lorsqu’il surgit

Et qu’il est réveillé

 

Alors craint sa colère

Lentement mais surement

Il secoue dans les airs

Sa crinière face au vent

 

Puis sans qu’on s’y attende

Il s’ébroue lentement

Et sa griffe souvent tendre

Se rabat fortement.

 

 

11 4 2010

 

 

 

LE GREFFE

 

 

Au cour de mon séjour, j’ai du adresser au Greffe de la prison une lettre afin de désigner mon nouvel avocat, ce que j’avais déjà fait en arrivant. Après avoir rédigé celle-ci je suis donc convoqué au greffe.

A mon arrivée il m’est indiqué que je suis condamné à trois ans de prison, ce que je ne peux ignorer. J’indique à mon interlocutrice que cette décision a faite l’objet d’une déclaration d’appel devant la cour d’appel d’AIX EN PROVENCE, la jeune femme, peu aimable, me répond qu’elle n’a rien qui le confirme et qu’elle et qu’elle n’a pas que cela à faire de vérifier. Je sent un désintéressement total de sa part, néanmoins elle décide d’appeler le parquet de Draguignan pour vérifier.

Après m’avoir fait placer dans un box fermé d’une lourde porte en fer, elle m’indique, au bout de 10 mn que le parquet ne dispose pas de cet appel pourtant enregistré le 2 mai 2010 à 9h55 sous le n° 113/200 par maître DE LUMEY substituant maître COLIN et pour lequel j’ai reçu le 1er avril (cela ne s’invente pas) une citation pour l’audience du 2 juin prochain à AIX EN PROVENCE(1) .

Je tente d’expliquer cela à mon interlocutrice qui semble plus douce après avoir eu le parquet. Je lui indique que la déclaration d’appel et la convocation étant dans ma cellule je peux la lui ramener. Inutile me dit elle, vous verrez cela avec votre avocat et sur le document du greffe le nom de mon avocat et l’autorité chargée de l’exécution de ma peine, le JAP (2)  de DRAGUIGNAN. Il est bien évident que j’en avise  maître MATTEI immédiatement par courrier car il est évident que c’est AIX qui est compétant à présent.

Ceci amène à la conclusion suivante, s’il est vrai que le personnel du greffe ne peut connaître les raisons qui ont amenées à l’incarcération du prévenu, il semble que les moindres règle de courtoisie et d’accueil devraient prévaloir, j’avais au début de mon enfermement encore pas mal d’illusions sur la nature humaine dans le milieu carcéral.

A partir du moment ou il y a une certaine animosité de la part du personnel pénitentiaire on ne peut aller que droit dans le mur, le détenu qui prend pour une agression personnelle un tel comportement, pour peu qu’il soit d’un tempérament chaud peut dans certains cas devenir agresseur lui-même et voir sa détention augmentée par ceux la même qui l’aurons agressé car un tel comportement peut avoir des répercussions sur le moral et la santé physique du détenu.

 

 

 

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(1) Il faut signaler au passage que j’ai réglé à Maître COLIN une coquette somme d’honoraires en raison de son déplacement pour effectué l’appel qu’il à délégué à un confrère sur place ..

(2) Juge d’application des peines.

 

 

Si l’on veut être respecté il faut être respectable, cela ne coute rien d’avoir un sourire et de s’adresser avec gentillesse aux personnes déjà déstabilisées par le parcours judiciaire puis carcéral suivit.

Il ne faut pas, par contre, mettre tout le monde dans le même panier. Si l’accueil au greffe laisse à désirer, il n’en est pas de même en ce qui concerne les surveillants. En effet parmi ceux ou celle que j’ai rencontré la plupart sont aimables, souriants et compréhensifs. Je parle de DRAGUIGNAN pour le moment, il n’en à pas toujours été de même à NICE ou j’aurai la « joie » d’aller plus tard.

Comme quoi un peu de chaleur dans les relations humaines ne peut être que bénéfique à l’épanouissement de l’individu.

 

 

 

RENCONTRE AVEC L’AUMONIER DE LA MAISON D’ARRET

 

 

Un bel après midi, on frappe violement à la porte de ma cellule, je suis seul, mes compagnons sont à la promenade.

 

La porte s’ouvre et je vois s’encadrer un prêtre vêtu d’une soutane noire, c’est l’aumônier de la prison.

 

Tout de suite un dialogue intéressant et constructif s’engage. Il me raconte qu’il était prêtre dans la marine avant d’arriver à DRAGUIGNAN, il ajoute qu’à son arrivée il pensait que tous les détenus étaient punis justement et que leur sort était normal. Au cour de la conversation il avoue que son opinion a bien changée à force d’être confronté aux cas qui lui sont soumis.

Il me dit être outré par les décisions prisent sans aucun discernement par les juges de DRAGUIGNAN, ajoutant que l’un des procureurs était un véritable malade, partisan de l’enfermement à tout pris

 

C’est vrai que bon nombre de détenus condamnés par les différents tribunaux de DRAGUIGNAN voient leur peine presque toujours réduite par la cour d’appel.

Au fur et à mesure que nous progression dans notre entretien, il m’avoue avoir un cas qui le perturbe fortement, parmi le nombre qu’il a à traiter.

 

Un détenu qui ne demandait rien de particulier  se voit proposer par un travailleur social un emploi dans une boucherie afin de lui permettre de régler les arriérés de pension alimentaire qu’il doit à son ex femme, il n’a pas de revenus et c’est pour cette raison qu’il a écopé de 6 mois de prison ferme.

 

Ce job est une aubaine pour lui.

Le détenu muni de tous les documents utiles demande donc au JAP l’autorisation d’avoir une permission de sortie, exceptionnelle, afin de lui permettre de rencontrer son futur patron.

Au bout de quelques jours la réponse arrive : elle est NEGATIVE!

Le Curé n’en est pas encore revenu.

 

Cette petite histoire m’inspire un commentaire : A quoi sert donc de donner un espoir à un individu, si c’est pour lui refuser la possibilité de payer sa dette, rappelons qu’il n’avait rien sollicité au départ.

Pourquoi laisser planer la  possibilité de régler un problème si à l’autre bout de la chaine un juge, sans vérifier le dossier, décide de ne pas faire suite à la demande.

Une telle attitude ne sert qu’a faire un aigri de plus qui ne peut, comme bon nombre de nos concitoyens, croire en la justice.

Cela n’a pour effet que d’obtenir l’inverse de ce qui était escompté. Ce genre de maladresse est légion et si l’on n’y prend pas garde continuera à creuser le fossé entre justice et citoyens.

 

Plus notre discussion avance et plus le courant passe entre le curé et moi. Il a déjà, pour ma part, passé son « examen d’entrée ». Elevé dans la religion catholique , baptisé, j’ai été enfant de cœur et je connais encore à mon âge la messe en latin. Aussi après « VATICAN 2 » j’ai très mal digéré l’abandon du coté mystique de la messe et l’abandon des chants religieux ainsi que l’usage du latin.

 

 

Mais c’est un autre débat. Toujours est il que ce curé vigoureux, énergique, habillé de sa soutane me laisse à penser que nous pourrions entrevoir des discussions intéressantes dans l’avenir. N’a-t-il pas suggéré de nous revoir après ma sortie  afin de m’aider et surtout me documenter pour la rédaction de ce livre.

Rendez vous était donc pris l’abbé, hélas la vie en a décidée autrement puisque muté à l’autre bout du monde nous ne nous reverrons pas pendant mon séjour à DRAGUIGNAN. La vie continue, peut être qu’au détour d’un chemin nos pas se croiseront.

 

 

19 Avril 2010

 

LA PRISON DANS LA PRISON

 

 

Aujourd’hui Will a reçu une mauvaise nouvelle, il a été convoqué au bureau de la « détention » où il s’est vu signifier un rapport établi par un surveillant pour avoir été trouvé porteur d’un MP3 sur lequel étaient enregistré des musiques.

 

Quel crime, car à en croire la personne qui l’a reçu ce matin  il est passible du cachot(1)

 

Mais cela a des conséquences incroyables. Dans un semblant de démocratie et afin de « respecter les droits de la défense », il a la possibilité de faire appel à son avocat qui l’assistera devant les responsables de l’établissement pénitentiaire.

Dans son cas, son avocat est à AIX EN PROVENCE distant de 78 à 80 km, il devra perdre une ½ journée et facturera obligatoirement à son client ce déplacement.

Quelle économie!

 

Tout cela parce que le règlement établi est que ne doivent circuler dans la prison que des produits « vendus » par « la cantine » à des prix prohibitifs si on en juge par les 32€ facturés pour une petite bouilloire électrique alors qu’une grande, contenant 3 fois plus de liquide, est vendue dans tous supermarché au prix moyen de 12 €.

 

Qui s’enrichie sur le dos des détenus?

Mais nous aurons l’occasion de revenir sur ce sujet notamment en ce qui concerne la Télé et le frigidaire que l’on trouve dans les cellules.

 

 

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(1) Le cachot c’est ni plus ni moins la cellule, sauf que l’on y est seul, qu’il n’y a pas de télé et que durant la durée de la peine il ne peut sortir et pratiquer d’activité ( c’est vrai que l’on évite d’y aller)

 

 

DE L’IMPORTANCE D‘UNE LETTRE

 

 

 Aujourd’hui, à la fin du weekend end des plus morose, sans autres possibilités que de lire ou d’écrire( et dieu sait que j’ai été prolixe ), je reçois la lettre qui comme tous les jours vient de Dominique, ma tendre épouse,  elle représente le fil d’Ariane si mince ment tendu entre mon cœur et le sien .

Cette correspondance quasi quotidienne nous permet de continuer à vivre malgré l’enfermement, je crois que si en plus de la prison, je ne pouvais recevoir cette petite lettre qui m’envoi une lueur d’espoir et me relie avec notre maison et ma famille, la vie ne mériterait pas d’être vécue ici bas.

C’est la bouffée d’oxygène qui vient se projeter régulièrement  à mon visage. C’est le vent marin qui s’engouffre dans mes narines. C’est l’odeur des fleurs de mon jardin ou du mimosa déjà finissant.

 

Quoi de plus banal, en effet, qu’un insignifiant bout de papier sur lequel on jette pèle mêle des mots. Oui mais ces mots mis bout à bout forment des phrases et finissent par véhiculer un sentiment ou une expression, voir simplement de l’AMOUR.

 

 

20 avril 2010

                        

ACTIVITES

 

 

Au fur et à mesure que je découvre cet univers je continue d’essayer d’avoir un regard neutre malgré ma position, je tente de me mettre dans la peau d’un journaliste en immersion dans un univers hostile.

Dans la course contre le temps que mènent tous les prisonniers le plus dure est de voir s’écouler les journées interminables d’immobilisme. Pour tenter de remédier à cette oisiveté l’administration organise comme elle l’entend le déroulement des journées en voici quelques exemples type.

Matin, parloir le mardi, mercredi et vendredi, pour ceux qui ont des visites.

Promenade deux fois par jour, jamais aux mêmes heures cela évite de prendre de mauvaises habitudes.

 

Le vendredi stade, 3 heures pendant lesquelles chacun peut s’adonner à son sport favori, les plus anciens se tournent vers la pétanque, sport réputé être non violent, si ce n’est par la parole.

Dimanche c’est la messe, là aussi il faut être inscrit au préalable.

Tous les cultes sont représentés, au moins les principaux: catholiques, protestant, musulman.

Certains détenus, pour combler le vide et passer un peu plus de temps hors de leur cellule participent à deux offices par semaine, voir dans la même journée, le critère n’est pas la conviction religieuse mais le simple fait de figurer sur une liste. Comme quoi les chemin de la foi sont impénétrables.

 

Puis nous avons les période dites « d’activité », pendant ces périodes certains jouent aux cartes, d’autres au ping-pong, une partie en profite pour échanger entre eux ( les occasions de parler avec un autre que vos codétenus sont rares). Dans cet espace dit d’activité se retrouvent 15 à 20 personnes environ pour une surface de 30 m2.

 

Au cour de mon séjour j’ai écris beaucoup, d’abord cet ouvrage et ensuite tout naturellement mon esprit fertile est entré en action et j’ai repris le plus simplement du monde ma rêverie d’adolescent à l’époque ou je passais le plus clair de mon temps à écrire des poèmes. Je me propose de vous en faire partager quelques uns parmi ceux liés directement à ma condition du moment. Je les ai volontairement inclus au fil des pages aux jours ou je les ai écris alternant avec mon livre.

Voici le premier d’entre eux:

 

        

 

OTAGE

 

 

 

Nul besoin d’aller au Liban

En Irak en Afghanistan

De sillonner le Pakistan

Ou voyager dans les Balkans

 

On peut être otage à Paris

A Marseille, à deux pas d’ici

Et ne pas craindre pour sa vie

Mais le séjour est dur aussi

 

Point de rebelle ou terroristes

Simplement un juge un peu triste

Qui ballai d’un élan « d’artiste »

Vos espoirs face aux gens qui trichent

 

Et les jours s’écoulent à présent

Sans rapport, ni femme ni enfants

Simplement que des jours coulants

Sans vitesse bien trop simplement

 

Pas une chaine ni même un journal

Ne dira, ce serait génial

Qu’un otage, un être banal

Est en France, sur son sol natal

 

Prisonnier d’un Pouvoir malade

Réformé, mais toujours semblable

Aux aguets de la moindre faille

 Qui s’écrit et puis se balade 

 

 

 

 

DRAGUIGNAN BY NIGTH

 

 

C’est le soir qui vient pas à pas, la nuit entrave la sombre forteresse aux briques rouges qui abrite la maison d’arrêt.

C’est l’heure ou les craintes et les angoisses rattrapent ceux qui sont dans un état de semi dépression ou ceux qui pour le plaisir de hurler leur mal de vivre commencent à frapper le plus fort qu’ils le peuvent  contre les parois des portes en fer.

Plus bas c’est une autre aile qui se mêle au concert des oubliés.

Parfois un détenu crie plus fort que les autres. Envie de faire connaître son état d’excitation aux autres ou simplement désir de déranger les surveillants dans l’attente d’une réaction qui ne viendra pas.

Le « concert «  dure parfois plusieurs minutes, à cet heure là les minutes comptent pour des heures. Au loin on entend soudain un hurlement; Au secours, au viol, à l’aide. Autant de bruits qui parviennent à nos oreilles rendue sensible à la moindre alerte.

C’est il passé quelque chose de grave, je ne le pense pas, mais ces cris ont réveillés en nous certaines angoisses qui ne s’estomperons que dans un sommeil profond, beaucoup ont recours aux somnifères pour y parvenir.

Paradoxalement il est aisé de dormir dans cet univers hostile, les journées étant d’une longueur interminable et la présence de la télévision que nous regardons au maximum le soir permet de sombrer, quant notre organisme ne peut plus rester en eveil, dans un sommeil réparateur. 

 

 

 

 

QUE DE TRACAS INUTILES

 

 

 

Journée du 20 avril 2010, 15h30, je suis appelé au 1er étage où m’attend un policier du commissariat de DRAGUIGAN pour faire un relevé d’empreintes et un portrait de moi.

C’est la troisième fois en 15 jours que je suis soumis à ce traitement. A mon arrivée à la gendarmerie de BRIGNOLES le 2 avril, jour de mon incarcération, puis le jour de mon arrivée ici et enfin aujourd’hui. Je m’en inquiète auprès du fonctionnaire de la police nationale qui me répond que compte tenu des rapports avec la gendarmerie,  les commissariats font eux aussi leur petit fichier avec leur galerie de portraits. Comme quoi malgré les déclarations fracassantes du chef de l’Etat prônant le rapprochement police gendarmerie les chose sont exactement telles qu’elles étaient à l’époque ou je sévissait au sein de la Police.

 

Une discussion s’engage alors entre nous sur la nécessité de telles mesures et j’apprend, mais avais-je besoin qu’on me le confirme, que la politique actuelle étant de comptabiliser le maximum d’affaires chaque service est amené à refaire systématiquement les mêmes choses, les fichiers informatiques n’étant pas, à ce jour, reliés entre eux.

 

Sachant qu’un prélèvement génétique coute 10€  avant étude du laboratoire, ces derniers étant totalement engorgés (1) on se retrouve avec parfois 2 ou 3 prélèvements en attente pour le même individu  ( je parle ici de récidivistes la plus part du temps).

 

Peut être que là aussi  l’Etat pourrait tenter de faire quelques économies.

 

 

 _________________________________________________________

(1) Les délais de traitement d’un prélèvement varient entre 3 mois et 2 ans.

 

21 AVRIL 2010

 

 

LE FOUTOIR AMBIANT

 

 

 

 

Ce matin un surveillant est venu me dire que je devais changer de cellule. Ce n’est pas que je sois bien ici mais tant qu’à faire d’y être autant rester avec les gens avec qui je suis habitué, alors que je m’interrogeais sur les raisons de ce changement il m’est répondu qu’étant condamné je devais rejoindre le quartier des condamnés.

Encore une fois je constate que le suivit n’est pas fait. A la suite de ma rencontre au greffe de la prison déjà exposé précédemment, on persiste à croire que ma condamnation à 3 ans est définitive alors qu’il n’en est rien puisque j’ai, fort heureusement interjeté appel. J’ai conservé sur moi cette déclaration et la convocation pour le 1er juin 2010, cela m’a bien servi car j’ai enfin prouvé que cette peine n’était pas acquise.

Après trois allers retour du gardien auprès de son chef de division la décision est prise: JE RESTE!

 

Car mon départ au quartier des condamnés aurait eu une autre conséquence, à savoir qu’en cas de changement « d’affectation » mon épouse aurait due attendre une nouvelle carte de visite, les délais étant encore de trois semaines environ.

Compte tenu qu’au bout de 20 jours la première autorisation n’est pas encore arrivée, il y avait de quoi s’inquiéter.

 

 

 

LA PREMIERE NUIT

 

 

 

Je viens d’arriver dans la cellule, je suis avec deux autres compagnons que je ne connaissais pas il y a encore quelques heures, la nuit est tombée et je suis allongé, revêtu de mon pyjama dans la couche qui me sert de lit.

Pas un bruit, j’ai soudain une certaine angoisse qui m’assaille.

J’ai entendu parler, comme tout à chacun, du traitement infligé parfois à certains prisonniers par leurs codétenus. Et s’il leur prenait envie de me faire subir ce qu l’on appelle communément « les derniers outrages ». A cette évocation je ne suis pas rassuré du tout.

Qui me dit qu’après m’être endormi ils ne leur prennent pas l’idée saugrenue de vouloir abuser de moi, il leur serait facile de me lier les mains aux fers du lit et d’étouffer mes cris dans l’oreiller, il y a deux ans et demi qu’ils sont enfermés.

Toujours aux aguets, je les imagine me retirant mon pantalon de pyjama et l’un d’eux prendre possession de mon derrière sans autre forme de procès. Je me vois subir les assauts de l’un pendant que l’autre me maintien, je sens celui qui est entre mes fesses m’inonder de spermes trop longtemps refoulé. Puis pour qu’il n’y ai pas de jaloux, le second prendre la place du premier et jouir à son tour dans mon derrière bien involontairement offert à mes tortionnaires.

Je sais que cela, malheureusement peut arriver et je suis toujours sur mes gardes.

Mais la nuit se passe calmement et je sais aujourd’hui que je ne risquai rien, mes deux compagnons étant de bons hommes.

 

 

 

APRES L’AUMONIER, LE PASTEUR

 

 

 

Cet après midi nous avons reçu la visite du pasteur protestant de la prison, c’est un garçon petit, trapu, avec une tête au carré. Dès son entrée je suis frappé par la ressemblance qu’il a avec une ancienne relation de LA FLECHE, Michel BLE , escroc notoire, éphémère garagiste local dont le fils naissant n’a du son salut qu’à la présence d’esprit de mon épouse qui l’avait en garde sur décision de justice, et qui venait d’être victime de la maladie bleue.

Rien que cette ressemblance m’amenait un mouvement de recul à son arrivée, mais il ne peut pas être question de juger les gens sur une ressemblance cela ne serait pas juste.

Garçon très volubile il reviendra d’ailleurs à plusieurs reprises me voir pour discuter de chose et autres il arrivera même à me faire participer à l’une de ses messes.

Mais nous aurons l’occasion d’y revenir plus loin.

 

Ne reste plus que l’Imam et j’aurai fais le tour des possibilités liturgiques du lieu.

 

 

26 AVRIL 2010

 

DES CRAINTES VERIFIEES

 

 

William reçoit tous les jours VAR MATIN, nous avons de cette façon des nouvelles locales

J’avais écrit mes craintes et mes appréhensions la première nuit passée dans cette horrible maison.

A la lecture de l’édition du jour, je découvre un article, en page TOULON, ou on peut lire le compte rendu de la cour d’assise qui vient de juger un récidiviste de viol, il avait arraché le sac à main d’une femme et l’avait violée, sous la contrainte, dans  n parking souterrain de la ville.

 

Mis en prison en attente de son jugement il partageait sa cellule avec un codétenu. Dans la nuit il l’a agressé et menacé, à l’aide d’un rasoir, on peut se poser la question de savoir d’où il le sortait, et sous la menace de cette arme improvisée il a violé son codétenu après avoir étouffé ses cris dans l’oreiller.

 

J’avais raison de m’inquiéter à mon arrivée, certes ce genre de chose a du mal à arriver dans des cellules de trois personnes, mais il faut savoir que cela ne peut pas qu’arriver aux autres dans cet univers glauque.7

 

Bien sur ce n’est pas la généralité, mais je suis content tout de mêm de ne pas être enfermé dans cette prison qui n’a pas toujours bonne réputation.

 

Dans mon malheur j’ai un peu de chance!

 

 

 

30 avril 2010

 

PAS DE PETIT PROFITS

 

 

Je viens de recevoir une lettre de mon épouse postée le 27 avril 2010, je l’ai vue ce matin au parloir, sa lettre est donc arrivée après. Elle m’a annoncée qu’elle me mettait 10 timbres dans cette enveloppe et me l’a confirmer ce matin. A l’ouverture de sa lettre je constate que ne se trouvent dans l’enveloppe qu’une partie du carnet de timbres qui aurait du s’y trouver, partie sur laquelle ne reste que trois timbres.

L’administration pénitentiaire aurait elle des besoins en affranchissement ou certains surveillants indélicats se seraient ils servi? Quel pitoyable pays qu’un Etat qui laisse faire ou encourage de telles pratiques et ce n’est pas le seul cas ou l’administration se sert sur le dos des détenus puisque les téléviseurs LOUES, dans les cellules au prix de 36€ par personne( soit 72e pour les cellules doubles et 106e pour les cellules de trois) le tout multiplié par 100 cellules environ, cela fait un joli pécule à la fin de chaque mois et je pense que les télé doivent être largement amorties.

De même pour les « réfrigérateurs » vieux, cassés, et trop petit pour trois individus, 8€ mensuel, bel exemple de rigueur.

C’est invraisemblable une telle mesquinerie poussée à cet extrémité est indécente, je ferai en sorte; à ma sortie, que ma lamentable expérience subie actuellement, serve au moins à améliorer la vie des détenus.

 

 

 

2 MAI 2010   Second poème sur la prison écrit pendant mon service militaire, rien à voir avec cette réalité:

 

 

 

A QUARANTE ANS D’ECART

 

 

Qu’ai-je donc fait de mal

J’ai déjà dit ces mots

Qui sont des mots banals

Je les ai dit très tôt

 

Il y a quarante ans

Quand j’étais militaire

E t qu’un vieil adjudant

A u cachot me fit taire

 

Et tant d’années plus tard

Au soir de ma vie

Je me trouve au mitard

Et je n’ai pas compris

 

Quel a été mon crime?

D’avoir aidé les gens

Etant au moindre signe

Disponible et présent

 

Et ne vous en déplaise

Je suis calme et serein

Vous pouvez être à l’aise

Je ne regrette rien

 

 

 

 

 

 

 

 

 

5 Mai 2010

 

 

 

DE L’INTERET DE LA PRISON

 

 

Qui souffre le plus de l’emprisonnement? Paradoxalement ce n’est pas le détenu lui-même qui, certes est privé de sa liberté de mouvement et exclu de la vie familiale, administrative ou autre durant la période d’incarcéra-ration. Une fois interné il se met à prendre ses marques, aidé en cela par certains codétenus, après une période plus ou moins longue d’adaptation.

Ceux qui souffrent le plus sont les parents,(femmes, enfants, petits enfants)

S’agissant de crimes ou délits graves, la prison se conçoit, bien qu’elle ne soit pas en réalité le meilleurs remède ni la solution, mais à défaut d’autres formes de punition nous resterons partisan d’un enfermement.

Mais pour les délits mineurs ou plus graves, quant il n’y a pas de reproche à faire et que le détenu est là au titre de la détention provisoire( j’en ai vu qui étaient dans cette situation depuis quatre années et il n’est pas rare qu’une instruction dure 2 ou 3 ans), il n’apparait pas souhaitable d’enfermer le prévenu au risque d’en faire un délinquant  en puissance même s’il bénéficie d’un non lieu à l’issue de sa détention. Je l’ai déjà dit c’est la porte ouverte à l’école du crime.

 

Un jeune prévenu s’est pendu à la prison de Draguignan cette semaine, c’est le second depuis le début de l’année. Il s’est pendu au support Télé de la cellule comme quoi si pour beaucoup l’arrivée de la télévision en prison a été une sorte d’évasion pour celui-ci se ne fut pas le cas.

Peut être une nouvelle fois faut il se poser la question de la détention dans certains cas.

 

 

9 MAI 2010

 

L’actualité, grâce à la télévision continue de m’inspirer, malgré le sentiment que je ressent face à l’absurdité de ma condition actuelle, je suis toujours aussi révolté par la bêtise humaine:

 

LE VOILE DE LA TERREUR

 

Cachée sous un long voile                     Le voile qui tout à l’heure

On ne voit que ses yeux                         Vous mettrai hors du temps

Dans une immense toile                         Sera votre bonheur

Et qui fait des envieux                           Si vous l’ôtez à temps

 

La femme qui passait                              Point besoin d’une loi

Toute de noire vêtue                               Votée au parlement

Femme qui inquiétait                              Pour cultiver la foi

En traversant la rue                                 Quel que soit le croyant

 

Qui est elle sous son voile                       Avec un peu d’amour

Inaccessible au yeux                                Avec quelques présents

Des passants qui détaillent                      Vous pouvez pour toujours

D’un air soupçonneux                             Vivre parmi ces gens

 

Un frère ou un mari                                 Alors levez la tête

Impose, au nom d’Alla                            Battez vous bravement

A la femme qui subie                              Car jamais le prophète

Des ordres renégats                                 N’en a demandé tant

 

Restez des femmes libres                        Et vous serez des femmes

Dignes d’un Etat de droit                        Des sœurs, des mamans

Retirez, soyez vives                                 Qui transmettent la flamme

Cette horrible BURKA                            A vos petits enfants

 

Vous serez de la sorte                               Dites leur, tête haute

Libre de votre pensée                               Avec humilité

Chassez donc ces cloportes                      Que l’on peut être apôtre

Qui vous ont humiliées                             Sans être résignées. 

 

 

 

 

22 MAI 2010 

 

PRISON

 

 

 

 

De ma fenêtre j’aperçois

Quelques murs et le haut d’un bois

Enfermé depuis plusieurs jours

Je ne sais ce qui est autour

 

 

Deux longs mois et pas de sortie

Je pourrais mais n’ai pas envie

Je reste dans mon trou bien cloitré

Mon cerveau se prend à rêver

 

 

Je m’envole, je suis évadé

Comme coupé des réalités

Mais un bruit vient me réveiller

                                  C’est la bouffe,

                         il faut bien manger

 

 

Je retombe, un peu hébété

Là…….Où je suis emprisonné.

 

 

 

1er JUIN 2010

 

UNE PARODIE DE PROCES DEVANT LA COUR D’APPEL

 

Comme nous l’avons vu précédemment dans l’introduction, mon procès en appel se tiendra deux mois pile après ma première condamnation? Comme quoi la vitesse de la justuice est imprévisible, je suis amené au palaix de justice d'AIX EN PROVENCE, je n'ai pas vu mon avocat, ni avant, ni après l'audience, il s'en étonnera même par écrit.

Je n'ai pas pu me défendre avec les preuves que j'avais pour démontrer que cette affaire est montée de toutes pièces avec force de fausses déclarations.

Le sort en était jetté avant même que je me présente devant la Cour.

Verdict mis en délibéré et retour à la case prison, sans joker.

 

8 JUIN 2010

 

RETOUR A LA CASE PRISON

 

 

Après les péripéties de la cour d’appel j’ai  une visite de mon épouse au parloir de la prison cet après midi, et quel après midi passé, elle a due attendre 20 mn que l’on vienne me prévenir qu’elle était là, le greffe de la maison d’arrêt ayant « oublié » de m’aviser. A mon arrivée dans le parloir, enfin, elle a été victime d’un malaise ce qui m’a obligé de demander l’assistance d’un médecin et elle a due être évacuée par le SAMU qui a mis 30 mn pour arriver.

Bel exemple d’efficacité dans cet établissement ou un médecin digne de ce nom n’est pas présent et surtout capable d’intervenir, si elle avait fait une crise cardiaque elle serait morte. On verra plus tard que c’était tout de même un malaise cardiaque. Mise dans le couloir pour être ventilée un peu plus que dans l’espace exigu servant de parloir, elle a été vue par une infirmière de l’établissement qui après avoir pris sa tension déclarait doctement que c’était sans gravité. Encore une qui aurait tout intérêt à se recycler rapidement.

Drôle de journée ou pendant que j’essayais de réconforter mon épouse, je pouvais observer, dans le parloir d’en face, la femme qui couchée sur les genoux de son compagnon lui pratiquait visiblement une fellation.

Encore un raccourci de la vie: L’une souffre, L’autre jouie, allez comprendre.

 

Après le départ de mon épouse, évacuée enfin par le SAMU, le surveillant du service médical est venu me voir pour me rassurer et me donner des nouvelles, cela m’a été confirmé vers 18h30 quand un autre surveillant est venu à son tour m’annoncer qu’elle avait vue un médecin et était rentrée à la maison en parfaite santé.

Rassuré je l’étais donc alors qu’en réalité les choses se sont passées différemment.

A son arrivée au Centre hospitalier de Draguignan, elle a attendu 2 heures que l’on veuille bien l’examiner, au bout de ce laps de temps elle à donc quitté le CHU, sans avoir vu de médecin et rentrée chez nous, après avoir fait 3 km à pieds pour récupérer sa voiture.

Regarde saint « Maton » et va t’en rassuré.

Pour ma part je ne peux pas dire que ma nuit est été bonne ce jour là. Vous vous en doutez bien.

 

10 juin 2010

 

A mon réveil, ce matin,  je ne suis pas en forme, c’est le moins que l’on puisse dire, je me sent fatigué, vidé, j’ai à nouveau la « turistas », mais cela est régulier depuis que je suis ici.

Vers 9 heures, mes compagnons sont en promenade, un gardien vient me voir pour savoir comment je vais, puis, un quart d’heure plus tard il revient avec son chef et m’invite à aller en promenade. Devant mon refus catégorique il me propose de rencontrer le « détenu de soutiens » rée il y a deux mois. J’accepte, il viendra donc me voir en fin de matinée, et restera quelques minutes avant de me dire qu’il reviendra dans l’après midi, je l’attends encore! C’est un garçon très sympathique du reste mais sa fonction semble bien inutile si ce n’est pour discuter, encore faut il que l’on est envie de se  confier à un étranger, détenu comme nous de surcroit.

 

En fin de matinée je vais prendre ma tension et ma glycémie comme tout les jeudi. Je suis reçu par le même surveillant médical qui était descendu au parloir au moment du malaise de mon épouse. Il m’indique que le Directeur de la maison d’arrêt est venu sur place ce jour là, après description je me rend compte que je l’ai effectivement vu au parloir.

Le surveillant me demande si je veux voir un médecin pour mes insomnies, j’accepte et je le rencontre à 15 heures. A mon départ de la cellule pour me rendre à cette visite je suis pris d’un léger malaise, c’est normal, à mon arrivée à l’infirmerie, ma tension indique 10.6. Je fais une baisse rapide de tension due au stress. Le médecin décide de supprimer l’Atarax pour me donner un calmant qui fasse somnifère et soit plus adapté.

 

15 juin 2010

 

Nous venons de nous dire au revoir il y a 1h30, il est dix sept heure, j’espère que tues rentrée sans encombres. La pluie ne cesse de tomber, il pleut des cordes. Vers 18 heures, plus de courant, 18h30, plus d’eau, nous regardons impuissant le niveau d’eau monter dans la cour. Vers 20h il y a 3 mètres, les parloirs, les cellules du rez de chaussée sont inondées sous deux mètres d’eau. Il faut dégager d’urgence les détenus du rez de chaussée, certains perdrons dans cette opération tout le peu qu’ils possèdent, courriers, photos entre autres.

Toute la nuit nous assistons derrière nos grilles à l’hélitreuillage des victimes des intempéries, face à nous sur le parking du supermarché. Aux alentour de 21 h on nous amène deux baguettes de pain , dure et froid, auxquelles nous ne touchons pas, nous mangerons grâce au « réchaud » confectionné par Mike depuis son arrivée. De la sorte nous pourrons manger chaud au menu œufs au plats et lardons frits. Dans notre malheur c’est toujours cela.

Toute la nuit le balai incessant des hélico aira lieu pour sauver le maximum de sinistrés. Le bilan de cette triste nuit sera de presque 30 morts ou disparus. Aujourd’hui cette catastrophe ne semble pas avoir servi de leçon puisque les travaux promis à cette époque là n’ont presque pas avancés c’est ainsi qu’en octobre 2011, le même phénomène c’est reproduit, fort heureusement sans trop de dégâts en comparaison avec juin 2010.

Le matin du16 JUIN 2010 nous trouvera sans informations sur ce qui se passe dehors sauf les infos captées de plus en plus mal en raison des piles devenues faibles du poste de Will.

7 H du matin, réveil brutal, la porte de la cellule s’ouvre sur une dizaine de policiers vêtus de casques, genre groupe d’intervention, accompagné d’un responsable de la prison qui nous annonce que nous allons être évacués  et nous invite à préparer un sac et un seul.

Nous attendons jusqu’à 17H avec pour seules nouvelles de l’extérieur celles distribuées par le poste à pile de Will de plus en plus faible. Nous savons donc que DRAGUIGNAN est coupé du reste de la France et nous entendons la liste des victimes s’allonger au long des heures.

17H nous quittons les lieux, nul ne sais notre destination, avant nous d’autres sont partis très loin, j’espère que ce ne sera pas mon cas car je vois mal mon épouse faire des kilomètres pour me rendre visite dans son état.  Notre départ ressemble à celui des bagnards partant pour le bagne de Cayenne, fourgons cellulaires, menottes aux poignets, entraves aux pieds. Retour au passé, belle leçon de démocratie pour le pays qui a inventé les droits de l’homme et le bafoue ouvertement au mépris des règles européenne instaurées en partie par notre pays.

 

A notre sortie de la maison d’arrêt le spectacle n’est que désolation, mais cela n’a pas empêché plusieurs dizaines de badauds se sont massés à l’entrée, portes ouverte dira un journaliste plus intelligent que les autres. Dans la panique ambiante, 4 détenus se seraient fait la belle, on saura plus tard qu’il n’en était rien et que ceux-ci, employés à l’extérieur n’avaient pas pu réintégrer la maison d’arrêt la veille au soir. Ils se sont présentés spontanément aux autorités judiciaires. 

Le voyage durera deux heures, et nous apprenons que notre destination est la prison de NICE. C’est pour moi un moindre mal mais cela est à 180km de notre domicile ce qui va poser des problèmes de visite à ma femme. Le voyage se déroule à grand renforts de sirènes et de flics jouant les cow-boys, descendant en voltige à chaque arrêt de péage autoroutier. La chaleur est étouffante et nous sommes serrés comme des sardines dans les box du fourgon cellulaire, d’autres aurons la « chance » de voyager en mini bus.

Arrivé à la Maison d’arrêt de NICE nous devrons attendre presque une heure avant de pouvoir descendre du car et je ferais un début d’étourdissement en raison de l’étroitesse des lieux. C’est mon infortuné compagnon de route, un jeune type sympa qui alertera les gardiens pour faire cesser mon supplice.

 

Dés notre entrée nous somme saisis par la vétusté des lieux, c’est une prison comme on en voit à la télé, sauf que ce n’est pas un film  mais la vrai vie, filets anti suicides dans les coursives, cellules en U, la totale quoi, j’ai quitté le « club med » pour l’enfer de la cote d’azur.

 

17 JUIN 2010

Après la nuit que nous avons passés à DRAGUIGNAN je pensais pouvoir dormir un peu, il n’en sera rien , nous avons été passer une visite médicale, encore une, passé une radio pulmonaire et vu un psychiatre puis retour dans la cellule.

J’ai été mis avec un garçon qui vient de DRAGUIGNAN, un algérien de 38 ans qui a volé à l’infirmerie un flacon de 65 cl d’alcool à 70%. Personne ne l’a vu faire!  Aussitôt rentré dans la cellule il a bu le contenu de cette bouteille avec les calmants que les infirmières lui ont donné.

Entre temps je suis convoqué à nouveau à l’infirmerie, à mon retour je constate que  mon « Colocataire » n’est plus là. Mais il revient très vite et m’apprend que le chef de l’étage s’est rendu compte qu’il était légèrement saoul et l’a convoqué pour le sermonner. Puis il ressort son flacon dans lequel restait un peu d’alcool et le termine.

Ce qui devait arriver arriva, au bout d’un moment il avait le visage défait et tout à coup il commença à prendre les assiettes, les verres, tout ce qui lui tombait sous la main et cassait le tout méthodiquement. Inquiet je n’osais bouger, il m’avait avoué avoir été enfermé pour avoir fait une crise de démence et frappé le personnel dans un hôpital et tenter de tuer un médecin. Dans ces moments là il m’avait dit ne plus se souvenir de quoi que se soit. J’attends donc que l’orage se passe recroquevillé sur ce qui me sert  de lit.

Enfin il semble se calmer et monte sur son lit situé au dessus du mien, je me couche et pense qu’il va s’endormir. Alors que je suis dans un demi sommeil, j’entends un bruit de verre qui se casse , il vient de mettre un coup de coude dans les carreaux de la fenêtre et les débris de verre viennent de m’atterrir sur la tête, je sursaute et me lève d’un bon, il est réveillé, je porte la main à ma tête, je saigne, certes ce n’est pas profond mais rétrospectivement je pense que je viens d’échapper à une mort certaine qui aurait pu survenir durant mon sommeil. La j’ai franchement peur, je décide de ne pas prendre mon somnifère et de veiller tant que je pourrais pour éviter d’autres drames. Lui sans problème m’indique que si j’en fais état aux aux surveillants il s’occupera de moi! Puis il entreprend de laver son linge, il est deux heures du matin, je me recouche et reste éveillé toute la nuit.

Au matin du 18 juin, au moment de la promenade j’informe le surveillant qui s’est bien rendu compte des dégâts et demande à être transféré.

En fin de matinée bonne nouvelle, je vais au greffe pour recevoir mon nouveau numéro matricule et suis affecté dans la cellule 007 occupée par Juan, un espagnol de 37 ans qui est la depuis quatre mois pour avoir passé 1 kg de cannabis d’Espagne en Italie. Il a été interpellé au Pertuis et se retrouve ici.

Malgré la barrière de la langue nous nous comprenons , il parle un anglais comme le mien, je connais quelques mots d’Espagnol et lui de Français.

Je lui raconte ma mésaventure de la nuit précédente et c’est la que la chose se produit. Comme il est bien normal que rien n’aille dans le bon sens, l’algérien dont je pensais être débarrassé qui occupait la même cellule que moi fait son entrée dans la nouvelle. Cela prouve encore une fois s’il en était besoin que l’administration pénitentiaire se moque bien des conditions de vie des détenus. Mais pour le coup je suis effondré, et son arrivée m’ébranle quelque peu. Mais au moins je ne suis plus seul s’il veut faire des siennes nous serons deux pour le calmer.

Après un round d’observation Juan profite du fait que l’algérien est encore à la promenade pour me dire qu’il va voir le chef de quartier afin de demander que cet individu soit changé de cellule. Il a bien vu qu’il mange tout ce qui n’est pas à lui, cette nuit il parait qu’il a confectionné une corde avec draps pour simuler une pendaison. Après déjeuner il nous a avoué avoir bu dans un flacon qui contenait une mèche, mais que se n’était pas bon, en fait il a bu du produit pour les lampes à huile. C’est un véritable dément qui a déjà quinze ans de prison derrière lui et il s’en vante.

 

 

20, 21 juin 2010

 

 

Juan est un garçon qui s’est aussi rendu compte de la folie de l’Algérien. Il a demandé au surveillant de l’étage de le changer de cellule, mais cela fait deux jours.

Ce matin 21 juin, je vais chercher quelques unes de mes affaires à la fouille. Dans la conversation le surveillant apprends nos déboires, il m’invite à le suivre auprès du chef de détention auquel j’expose le problème. Nous attendrons une journée de plus afin de libérer une cellule pour lui et il part enfin nous permettant, pour la première fois depuis 4 jours, de passer une nuit complète.

 

 

23 juin 2010

 

 

J’ai été à la promenade, c’est la première fois depuis mon arrivée, c’est William qui me l’a fait demander car il est avec un autre détenu qui est nouveau pour lui. Je sens bien qu’il est perdu.

Au retour je demande au chef de bloc, un gros individu avec trois galons sur son uniforme, au visage rond et rouge, signe évident qu’il ne suce pas que de la glace, si on peut avoir du papier toilette, j’obtiens de ce subtil officier rapidement la réponse suivante: « Si tu n’a pas d’argent pour en acheter, tu n’a qua faire comme les arabes et te laver le cul avec de l’eau. » Vous jugerez du niveau  de cet homme. Humaniser la prison disent certains défenseurs des droits de l’homme. Ce n’est hélas qu’une péripétie parmi celle que j’ai vécu en ayant le plaisir de fréquenter deux prisons.

Une action en responsabilité est en cour, à la fois devant la cour européenne des droits de l’homme et le Tribunal Administratif.

Mais revenons pour le moment à mon récit que je veux le plus fidèle à la réalité. Face que mon témoignage permette à d’autres de vivre les moments d’enfermement avec plus de respect et de considération.

 

 

 

15 et 16 juillet 2010

 

EN CACHETTE

 

 

Aujourd’hui, à notre retour de promenade, nous avons eut la surprise de découvrir qu’une fouille avait été effectuée dans notre cellule. Tout avait été déplacé, les vêtements retirés  pour voir si on ne cachait pas quelque chose de répréhensif.

Quelle triste idée, pas de droits de l’homme dans cet univers avilissant. Oh rien n’a été pris, on n’a pas lu nos courriers, c’est fait à l’arrivée, mais j’avoue qu’il faut avoir un petit esprit pour profiter de notre absence pour fouiller en douce les cellules.

Bien sur je comprends leur motivation quant on sait que la drogue, l’alcool, les téléphones portables circulent en permanence dans la prison, parfois entrés clandestinement avec la complicité de certains gardiens ou de quelques avocats marrons. Pas la peine de nous fouiller partout ou nous allons pour arriver à un tel résultat.

16 heures, Franck le détenu qui avait remplacé l’algérien nous apprend qu’il va quitter la cellule, juan ayant demandé à aller avec un ami italien, le chef de bâtiment a donc décidé de faire partir Franck pour mettre l’italien avec nous.

Je fais un peu la gueule, après l’arabe, le roumain voici maintenant un italien. Fini les programmes télé français, j’ai déjà vécu ça 15 jours.

A au fait j’ai également appris que j’étais classé parmi les vieux ici.

 

 

23 Août 2010

 

Nous avons à nouveau un roumain avec nous, mes relations avec Juan se sont détériorées de son seul fait et nous ne nous adressons plus la parole pratiquement, il va passer en jugement demain si ma mémoire est bonne et il est à cran. Ce matin je suis descendu de mon lit et ai malencontreusement frôlé le sien, il  à bougonné et je me suis recouché pour terminer ma nuit; Je somnolais dos tourné à la cellule et tout à coup je reçu un coup de poing asséné par l’espagnol, me retournant d’un bond je protégeais mon visage et l’autre continuait à me frapper sur les épaules. Je réussi à lui donner un coup violent ce qui eu pour effet de le stopper et le roumain descendu à son tour pour s’interposer entre nous en disant dans sa langue qu’il devrait avoir honte de s’en prendre à moi aussi sournoisement. Je demandais immédiatement à quitter la cellule et atterri au premier étage du bâtiment le jour même, ou je passais pour la première fois depuis des mois une nuit seul dans ma cellule.

Le lendemain j’étais rejoint par Patrick, un garçon de 60 ans avec qui j’ai passé plusieurs mois en parfaite harmonie je dois dire.

 

 

23 Septembre 2010

 

IL N’EST JAMAIS TROP TARD

 

 

Je viens d’être appelé chez le chef de division pour être informé que ma famille avait téléphoné pour dire que j’avais été agressé dans ma cellule alors que je dormais à 8 heures du matin. C’était le 23 août, soit un mois plus tôt, un mois pour que la direction de l’établissement réagisse. Félicitation pour votre rapidité monsieur le Directeur, c’est ainsi que pas plus tard qu’hier un détenu de mon étage a tenté de mettre fin à ses jours en se suicidant par pendaison, alors qu’il venait d’obtenir d’être relâché, il a été sauvé in extrémis.

On est bien protégé en prison dans notre pays.

Cette affaire fait également l’objet de la plainte  devant la TA, en effet mon épouse avait effectivement écris au Directeur de la Prison pour s’étonner de cette agression. Il lui a répondu plus de deux mois après en lui disant que je n’avais jamais fait l’objet d’une telle agression, qu’il n’y avait aucune trace de cela et qu’en clair j’avais du affabuler.

Manque de chance j’avais vu le médecin qui avait établi un rapport car je souffrais des cotes et avait des bleus important. J’ai fait établir une copie de ce rapport qui prouve s’il en était besoin que la gestion interne laisse curieusement à désirer, sauf si, comme  le crois devant les faits accumulés, cela fait parti d’un tout, orchestré par l’administration pour continuer à me museler. Il n’en sera rien croyez moi, je suis déterminé à aller jusqu’au bout de ce dossier qui prends sa source dans la Sarthe et se prolonge depuis 15 ans. Oui je le dis haut et fort c’est un règlement de compte à la foi politique et judiciaire.

 

 

7 octobre 2010

 

ETAT DES LIEUX DE LA CELLULE 123 B

 

 

Fenêtres sans aucune poignée, interdisant la possibilité de fermer. Seul des barreaux et des grillages, interdit d’ailleurs.

 

Trois lits superposés, hauteur entre le niveau second et troisième 0,70 cm, il est impossible de s’assoir sur le lit du bas.

 

3 détenus dans la cellule, à notre arrivée un seul tabouret de jardin et au bout de deux mois nous avons réussi  à récupérer un second tabouret.

 

Frigo, rouillé et la porte trouée sur le bas par la rouille, pas de lumière à l’intérieur, ni de volet pour séparer le coté freezer et le reste du frigo. Fermetures de la porte, charnières inexistantes, à la place ont été fixé une plaque métallique avec deux visses.

 

Lavabo: un support cassé par la rouille, pas d’eau chaude ni de tablette pour poser les effets personnels (brosses à dents, dentifrice etc..)

Les supports en bois d’une tablette ayant existée antérieurement sont fixés au mur

Absence de miroir.

 

Toilettes: Porte à deux battants n’ayant qu’une poignée que sur l’une d’elle, exigüité des lieux, un seul chauffage pour l’ensemble.

 

Absence de grille de ventilation, pas d’abatant, si on en veut un il faut le « cantiner. »

 

Pas de bouton d’appel, je l’ai déjà expliqué en cas d’urgence, tu meurs en silence s’il vous plait.

 

Que dire de l’état général de la cellule, peinture souillée, plâtre se détachant des murs, sol béton avec un reste de peinture grise parsemée de trous, surface 2,80x3,80=10m2 sans les WC=9m2

 

Armoires, deux dont une sans portes.

 

Lits en fer, aucune échelle pour accéder au 2 et 3 eme étage se dernier situé à 2,m10 du sol, absence de barre de protection ce qui permis un soir à l’un de nos Codétenus pas assez réveiller de se retrouver par terre.

 

 

 

21 octobre 2010

 

Nous avons dans notre cellule un frigo qui nous est facturé 8e par moi à chacun, pas de petits profits, Ce frigo est rouillé et ne ferme plus.

Nous signons une lettre tous les trois, Patrick, un nouveau venu qui ne restera que quelques jours avec nous, et moi.

 

 

22 octobre 2010

 

On nous amène un frigo nouveau, contenance 100 litres au lieu de 160 comme le précédent, frigo top de bureau. En faisant parler un peu la jeune femme qui nous le livre, nous apprenons qu’il s’agit en fait de frigos réformés de la prison de GRASSE  et destinés à la destruction. Pauvre France comme disait Jean Lefèvre.

Une fois installé et branché le nouveau frigo provoque un cours circuit, il faut donc remettre en place l’ancien et inverser la porte afin que la fermeture se fasse correctement. Encore un bel exemple de modernisme, je répète que ce frigo rapporte en réalité 24 euro par mois à l’association à laquelle on souscrit obligatoirement en entrant en prison. Multipliez par autant de détenus et vous verrez la manne financière qui est récoltée.

 

 

26 octobre 2010

 

 

Je rentre du parloir famille, j’étais content de voir mon épouse, malgré ses problèmes de cœur. Arrivé à l’entrée je dépose mon sac de linge sale et entre dans la salle ou nous sommes regroupés avant d’aller dans le box.

Je suis heureux, je compose mon code et entre dans le couloir pour rencontrer ma femme. Là j’ai un coup au cœur, à mon tour, personne n’est là! D’habitude si elle a  un empêchement, c’est à l’entrée du sas que l’on m’indique son absence et je rentre le cœur gros dans ma cellule.

Aujourd’hui on m’a laissé aller jusqu’au bout, deux fois je suis repassé devant les box, Jean et sa fille, des gens rencontrés en attendant les visites, sont là, ils me disent que ma femme est  chez notre fils, au castelet, pour se reposer et que c’est Matt, notre autre fils, qui garde la maison. Je ne comprends pas tout, mais ils ajoutent qu’elle m’a écrit pour me prévenir. Je n’ai pas reçu de lettre de toute la semaine, il faut dire que l’acheminement du courrier entre le temps ou il entre à la maison d’arrêt, ou il est lu par l’administration et celui ou il est effectivement distribué, il peut se passer 10 jours.

 

Je ressors et constate avec le surveillant que le nom de mon épouse figure bien sur la liste du jour ainsi que mon fils et ma petite fille. Parloir fantôme appelle-ton cela dans les belles prisons de France.

 

Avant de descendre j’avais dis à mon compagnon de cellule que j’avais un mauvais pressentiment, cela c’est réalisé. Vous pouvez imaginer dans quel état je remonte dans ma cellule, quelques larmes me montent aux yeux, mais au bout d’un moment je reprends un peu le dessus.

Triste journée tout de même.

 

 

27 octobre 2010

 

Je viens de passer une nuit atroce, j’ai fais des rêves incroyables, j’étais assis sur les WC avec les deux premiers enfants de mon épouse et elle-même, nous devions aller à des obsèques et j’étais englué dans un tas de déjections. A mon réveil je me croyais à la maison aux coté de ma femme. Quelle désillusion. Triste nuit. Patrick me dit que rêver d’excréments est bon signe, j’en accepte l’augure.

 

 

28 octobre  2010

 

Je viens de recevoir une lettre de mon épouse, elle est hospitalisée depuis le 20 au soir. Elle a fait prévenir la prison pour que je sois informé le 22. Personne ne m’a avisé à ce jour. Ou est l’humanité dans cette affaire, à la télévision on nous rabâche les oreilles depuis trois jours sur les conditions de détention dans les prisons de France, j’applaudi des deux mains. Si mon épouse était décédée, on aurait attendu combien de temps pour m’en informer? Comment peut on vouloir humaniser la détention si on n’est pas capable de faire ce qui parait la moindre des choses dans un cas comme ça.

On paye les réformes voulues par Rachida Datty et imposée par Nicolas Sarcozy, qui ont réussi le tour de force de faire l’unanimité des magistrats indépendants contre eux et saupoudrent de mesurettes inutiles certaines catégorie dans un but purement électoraliste.

Vive la France!

 

 

3 11 2010

 

LES URGENCES MEDICALES

 

 

La prison de NICE c’est l’entrée de l’enfer sur terre, on a vu l’énumération des dysfonctionnements constatés dans cet univers, mais il en est un qui dépasse l’entendement et qui touche à la santé publique et particulièrement à celle des détenus eux-mêmes.

 

A 18h30, tous les jours, on ferme les deux loquets énormes fixés sur les lourdes portes des cellules déjà fermées par une serrure dont la clé mesure pas moins de 20 centimètres de long. Après cette « précaution » un surveillant ne fait le tour des cellules que vers 6h30 du matin. Entre 19 heures et 6 heures RIEN!

Si une urgence devait être provoquée il faudrait 1 ou 2 heures, voir plus, pour commencer une intervention, en cas de crise cardiaque, le détenu serait assurément décédé à l’arrivée des secours. Les cellules ne disposent d’aucun bouton d’appel, ce n’était pas le cas à DRAGUIGNAN.

 

Dans le cadre du suivit d’un régime nutritionnel, il n’est jamais respecté. J’en veux pour exemple le cas de mon compagnon de cellule du moment, Patrick. Il doit se faire opérer de la vésicule, cette opération à été décidée il y a 5 SEMAINES aujourd’hui. Il avait fallu 4 jours pour qu’il soit examiné par un médecin, il se tord dans le peu d’espace que nous avons et a perdu 8 kg en 3 semaines, il ne peut rien manger et je lui prépare quelques soupes pour qu’il puisse s’alimenter un peu. Il ne peut rien manger d’autre. Son régime est livré une fois sur deux, selon le bon vouloir des auxiliaires de la cuisine ( auxi: détenus travaillant pour un salaire de misère).

 

11 11 10,

 

Patrick n’est toujours pas opéré, il a juste vu l’anesthésiste il y a 3 jours.

15 heures, c’est un jour férié, c’est l’armistice de 1918, pour moi c’est le jour de la naissance de mon fils Vincent, mais pour Patrick c’est le jour ou on vient le chercher, enfin, pour le conduire à l’hôpital. Il n’y avait pas d’autres possibilités en semaine au lieu de mobiliser des chirurgiens, infirmières et tout le staff médical, qui demandera normalement à être payées en heures supplémentaires ce qui semble logique.

 

A partir de maintenant ce que je relate m’a été rapporté par Patrick lui-même et je publie, avec son accord, ses propos qui font apparaître de graves problème de fonctionnement . Mais jugez vous-même.

 

Arrivé à l’hôpital, Patrick est mis dans la chambre 1350, 1er étage  chirurgie, à l’hôpital Saint Roch de NICE et pendant 3 jours il est attaché au lit avec une pire de menotte à la main droite et la  la main gauche. Pour aller aux toilettes, il est obligé de demander aux policiers qui sont chargé de la garder, ce qui est normal, mais ce qui ne l’est pas c’est que ses policiers soient dans la chambre même, installés dans de confortables fauteuils et qui, considérant qu’ils ne peuvent pas dormir pour le surveiller nuit et jour, vont discuter à haute voie, jouer avec des PSP et ne pas se soucier de l’état de santé et de fatigue de leur prévenu qui dans le cas présent est tout de même un patient.

 

 

12 11 10

 

Vendredi au matin, Patrick est emmené au bloc opératoire, menotté, la menotte n’a été enlevée que le temps de l’intervention et l’un des policiers nationaux est resté, après avoir exigé de pouvoir le surveiller pendant l‘opération, vêtu d’une tunique verte jetable passée sur son uniforme il est donc entré dans le bloc, je ne savais pas que les policiers avaient un rôle d’auxiliaire médical. C’est la méthode Sarko je pense.

 

A son réveil en salle du même nom, Patrick constatait qu’il était à nouveau menotté.

Jour et nuit les talkies walkies sont restés allumés permettant à Patrick d’écouter les interventions effectuées par la Police Nationale sur la circonscription de NICE ( notamment un suicide au 11.43).

 

13 11 10

 

Au moment de la relève, le fonctionnaire a effectué une fouille de la chambre, a sorti son arme de service et l’a armé devant Patrick dans un geste de provocation.

Au moment du repas l’hôpital avait mis une fourchette et un couteau, l’agent féminin présent à ce moment là, s’est jeté sur Patrick menotté et lui a tordu le poignet pour lui retirer le couteau. Bien sur l’hôpital aurait du être plus attentif aux matériel donné s’agissant d’un détenu, mais de là à jouer les Rambots, il y a un fossé.

Quant à l’atteinte à la liberté individuelle que dire lorsque l’on doit faire ses besoins porte ouverte devant un policier du sexe féminin?

 

14 11 10

 

Ce matin altercation entre l’un des gardiens et une infirmière, le fonctionnaire de police l’a traitée de « Connasse »et l’a menacée en lui disant: « Nice s’est petit, on va se retrouver ».

Le personnel présent était outré et une main courante devait être déposé par la direction, le problème c’est que se sont les mêmes qui sont juge et partie.

 

Avant de quitter la maison d’arrêt pour l’hôpital on avait refusé à Patrick de prendre une brosse à dents et du dentifrice, arrivé au CHU il n’y avait pas de possibilité de se laver les dents, il est d onc resté 4 jours sans pouvoir faire ses ablutions.

 

Fin de la parenthèse Patrick et ses déboires hospitaliers, je reprends le cour de mon récit.

 

 

13 11 10

 

Il est quinze heures et je reçois comme tous les mardis mes médicaments pour la semaine. Au moment de les prendre je constate la forme anormalement grosse des comprimés de TAHOR, en faisant plus attention je réalise que ces comprimés sont des 0,80grammes alors que mon traitement prévoit 0,10 grammes.

J’en informe  la surveillante d’après midi qui me demande pourquoi je ne l’ai pas dis plus tôt et ne semble pas décidée à réagir. J’ai été obligé de ma fâcher pour qu’elle prenne contact avec l’infirmerie. 10 minutes plus tard j’étais convoqué à l’infirmerie et le médecin s’excusait de s’être trompé dans la prescription. Les choses sont donc rentrées dans l’ordre, mais si je n’avais pas vérifié je risquais un grave incident.

Vive le suivit des détenus à NICE.

 

 

22 novembre 2010

KAMSHA

 

 

15 heures le surveillant vint me chercher en m’indiquant simplement: «  Projection ». Ici il n’est pas aisé de savoir ou vous allez, quel service veut vous voir, on fait en sorte que vous restiez totalement à la merci de l’administration et cette technique contribue à vous couper un peu plus des réalités quotidiennes.

Je pose tout de même la question de savoir ou je vais, réponse: « Je ne sais pas, vous êtes inscrit à une  séance de cinéma c’est tout. »

Inutile d’insister, et c’est ainsi qu’en compagnie d’une quinzaine d’autres infortunés détenus je me retrouve installé sur des chaises, ce qui me change de mon lit, en salle de projection.

Une charmante hôtesse se présente à nous pour nous indiquer que le film que nous allons voir  dure 1 h 40 et qu’il a été écrit par Kader quelque chose et qu’il met en scène des jeunes des quartiers nord de Marseille.

N’ayant pas le choix j’assiste donc à la projection et le calvaire commence. Le film est très beau, bien tourné et relate la vie de tous les jours d’un camps de gitans situé entre le port de commerce et les quartiers nord.

Mais quant je dis que le calvaire commence c’est parce que tout dans ce film fait l’apologie de la délinquance, l’acteur principal est âgé de 11 ans. On découvre comment voler un booster, comment cambrioler les villas des riches, comment les enfants se font arnaquer par les receleurs. Le père initie le fils de 11 ans au plaisir de la chaire et à l’alcoolisme.

Livré à lui-même ce garçon fini par tuer accidentellement un de ses camarades. Ce qui se devine dès le début du film. L’auteur réalise là une très belle fresque sur les gitans sédentaires mais après la projection, l’une des présentatrices me demandant mon avis, je ne peu m’empêcher de lui répondre que je suis atterré par la présentation de ce film à un public composé de détenus. A la question, pourquoi, j’ai du me contenter de répondre que ce film était un parfait mode d’emploi à destination des jeunes. Diffuser ce genre de film à des détenus qui vivent de cet univers ne peut que les inciter à y retourner dès leur sortie de prison. Il n’ont d’ailleurs pas besoin de ce genre de projection pour s’y retrouver à nouveau.

 

 

 

22 novembre 2010

 

 

Nous avons depuis quelques jours un nouveau compagnon d’infortune, Guy P. nous a rejoints, son crime, il aurait tué, accidentellement sa compagne. Sortant tous deux d’une cure de désintoxication, ils étaient installés depuis 8 jours. Une bagarre d’alcoolique qui a mal tournée est elle est morte suite à un coup plus violent.

 

E préventive, il attend d’être jugé. Abruti par les cachets qu’on lui fait prendre, 5 fois par jour, il dort à longueur de journée et de nuits. Pour cela il n’est pas dérangeant.

Entre ses siestes prolongées, il mange tout ce qu’il peut, il ne risque pas de perdre du poids contrairement à nous.

Ce qui me surprend le plus dans son comportement c’est l’aisance avec laquelle il s’est moulé dans son existence au sein de cette maudite prison. Alors que chacun attends, espéré, souhaite sa libération, lui nous expose que n’ayant pas d’argent, plus de maison, plus de famille, il est aussi bien en prison que dehors.

Comme quoi la prison, pour certains, est un refuge surtout en période hivernale.

 

26 novembre 2010

 

Vu à la télévision ce jour: « Un prêtre Orthodoxe à été condamné ce jour à 6 mois de prison avec sursit pour  détournement de  fonds et escroquerie pour un montant de quatre cent six mil euro? »

Comme quoi les voies du seigneur sont impénétrables !

 

6 décembre 2010

 

Rendez vous avec madame DORET, une des représentantes du SPIP (Service pénitentiaire d’insertion et de probation). Grande nouvelle, la demande de permission de sortie a été transmise au Juge d’application des peines de Nice, mauvaise nouvelle ce juge aurait considéré que je n’étais pas en prison depuis assez longtemps et qu’en conséquence il rejetais ma demande.

Comme je m’étonnais de ne pas avoir été avisé officiellement, en cas de rejet j’ai la possibilité de faire appel, madame DORET me répondait alors qu’elle n’avait pas le droit de m’en informer car c’est le greffe de la prison qui devait le faire. Mais « trop débordé », ils n’ont pas encore trouvé le temps de le faire.

 

 

7 décembre 2010

 

Patrick qui « bénéficie » d’une « douche médicale » pendant 10 jours et ceci tous les jours, s’est vu répondre par un surveillant plus « intelligeant » que les autres, que les douches médicales devaient se prendre de 6 à 7 heures le matin uniquement, et pourquoi pas à 3 heures du matin pendant qu’on y est? Je rappelle qu’il vient d’être opéré dans les conditions que l’on sait, de la vésicule et que les douches sont disponibles toute la journée. Il a tout de même pu en bénéficier, 5 minutes cet après midi avec le surveillant qui attendait derrière la porte.

Ce même jour 18 heures, repas du soir livré par SODEXO, menu, salade du chef composée des restes des cuisines servit 2 jours plus tôt; Hygiène quant tu nous tiens!

21 décembre 2010

 

Ce matin je suis allé voir Aurélie, l’infirmière PSY que je rencontre toutes les semaines pour ma séance hebdomadaire de discutions, c’est une parenthèse indispensable pour ne pas perdre pieds dans cet univers glauque.

J’ai également vu madame CAMPI assistante sociale très dévouée et aimable qui me confirme me recevoir le lendemain. C’est grâce à elles deux que je peux tenir le coup, je ne les remercierais jamais assez pour m’avoir soutenu dans les pires moments, il était normal de le souligner ici. 

Après bien des attentes j’ai enfin obtenu un sac poubelle contenant « UN » rouleau de PQ , une savonnette, une éponge grattoir, un tube de dentifrice et un paquet ( petit modèle) de mouchoirs en papiers. Vous devez faire le mois avec cette dotation et il ne faut pas que je me plaigne, je suis privilégié car je suis à leurs yeux un indigent, les autres doivent cantiner pour tout.

Par contre les préservatifs sont en libre service, on peut se demander pourquoi!

 

J’ai enfin pu, grâce à mon code d’accès fraichement obtenu, créditer mon compte téléphonique, compte spécial et interne à la maison d’arrêt, de 40€ pour pouvoir demain peut être joindre mon épouse à défaut à partir de mardi prochain, les crédit se faisant uniquement ce jour là.

TOUT VA BIEN.

 

31 décembre 2010

 

Patrick est parti depuis quelques jours pour la prison de TOULON et je suis avec un nouveau détenu, Alain, un solide gaillard aux cheveux blonds longs et barbu comme le dieu Thor. Nous allons donc passer les fêtes ensemble semble t-il.

Noël et premier janvier 2010,2011.

Quel souvenir pour fêter cet heureux événement, nous ne pensions pas avoir un régime particulier à cette occasion mais pouvions espérer avoir un diner légèrement amélioré. Rien le soir du réveillons, comme la veille de noël nous n’avions pas eut de repas particulier, alors que le jours même le 25 décembre, nous avions eut un repas assez bon et digne d’un jour de fête, si tant est que l’on peut faire la fête dans ce genre d’établissement.

Noël, rien à la télévision, l’épouse d’Alain avait confectionné des lasagnes de saumon, ce fut notre diner du réveillons pris à 8 heures du soir, et je garderais toute ma vie en mémoire cette soirée qui nous a vu nous mettre au lit à 9 heures et pleurer une partie de la soirée notre condition

Hier soir nous avions au menu, poisson avec haricots verts, non assaisonnés, nous espérions, pauvre fou que nous étions, avoir un repas de 1er janvier amélioré.

Au menu, 3 merguez, une part de semoule, une salade macédoine de légumes, un morceau de fromage sous vide et surtout une part de flan taille 0,04 sur 0,12 centimètres, heureusement il y en avait une chacun.

Il y a de quoi être totalement déboussolé, si on voulait que le taux des suicidés augmente dans les prisons françaises on ne s’y prendrait pas mieux. Ajouter à cela la déclaration de mon cher ami, l’avocat Gilbert COLLARD invité sur le plateau de France 2 chez Patrick Sébastien, on se demande bien pourquoi, qui affirme que les avocats sont tous des menteurs et que beaucoup d’innocents sont dans les prisons de notre pays, il y a de quoi se pendre sur le champ.

14 janvier 2011

 

9 heures, la surveillante de jour ouvre la cellule et m’indique qu’elle doit procéder à une fouille de la cellule, hors ma présence (pour une fois on me prévient même si je ne suis pas présent, il y a un léger mieux). Je suis donc extrait de ma cellule et enfermé dans le local des douches pour qu’elle puisse effectuer son travail de contrôle. Elle me dit que c’est au hasard qu’elle fait ce contrôle obligatoire et que je ne dois rien y voir de personnel.

A peine dix minutes plus tard elle revient me chercher et me confirme qu’il n’y a aucun problème et qu’elle sait à qui elle a affaire avec des hommes comme Alain et moi.

 

Je rentre dans ma « demeure  provisoire » et je feuillette un numéro d’une revue intitulée « DEDANS DEHORS » et éditée par OIP (office international des prisons) dirigée par Florence AUBENAS, journaliste bien connue et ex otage. Dans cette revue un article frappe particulièrement mon esprit.

Jean Marie DELARUE, actuel Contrôleur des lieux de privations, ébauche son premier rapport annuel, rapport mis en ligne sur le site : www.cglpl.fr. Aucun des constats qu’il fait, après avoir visité cinq maisons d’arrêt: un établissement pour mineurs, un centre de semi liberté, un centre pénitentiaire et deux centres hospitaliers accueillant des détenus. L’objectif de ces contrôles: « Vérifier que chaque personne est traitée avec dignité ».. Et il écrit: « Le bat blesse » dans son rapport ont peut lire que les atteintes aux droits élémentaires, les dysfonctionnements sont légion. On peut lire concernant cette « agréable maison d’arrêt »de NICE  que : »la seconde cabine de fouille du quartier disciplinaire doit être opacifiée afin d’assurer la dignité de la personne, il préconise que le doit être reconnu à chaque détenu, le droit de propriété et le droit d’intimité. Le respect des droits seraient assuré si chaque détenu pouvait disposer d’une armoire fermée à clé. »

J’applaudi des deux mains mais comment arriver à cela quant il n’y a qu’une armoire, sans porte, par cellule dans certain cas?    

Si c’est le cas à la prison de CHARTRES? C’est également le cas à NICE, ou il demande que soit encadré l’usage des moyens de contrainte. De même que « le droit à la correspondance des personnes détenues devrait être encadré strictement ».

Une manière de rappeler que le courrier ne devrait en aucun cas être lu et que l’administration pénitentiaire ne saurait en aucun cas s’affranchir du respect de la Loi.

 

Comment imaginer que cela puisse se faire , en effet l’administration use et abuse de ce genre de privilège pour tenir en haleine les détenus qui sont suspendu à l’arrivée de leur courrier seul lien entre eux et leur famille, avec le téléphone pour ceux qui y ont droit et qui ont l’argent suffisant pour créditer leur compte.

 

Toutes ces mesures préconisées par le Contrôleur n’ont pas dues trouver grâce auprès de ceux qui nous gouvernent puisque depuis: exit le contrôleur des lieux de privation.

 

 

29 janvier 2011

 

PREMIERE MESSE, PAS DE MIRACLE.

 

 

Première messe à la maison d’arrêt de NICE pour moi, j’y suis allé car il faut que je parles à d’autres, que j’ai un regard autre que celui de la télévision de ma cellule, j’ai un grand besoin  de dialoguer avec des gens dont la principal préoccupation n’est pas la vie carcérale.

J’ai fais la connaissance du Diacre et du Prêtre 15 jours plus tôt.

Plus qu’une messe traditionnelle, c’est un vaste échange entre eux et nous. Ce jour là il y a un pasteur protestant qui vient partager notre rencontre. Après la cérémonie je récupère une rose offerte par les organisateurs pour l’adresser à ma petite femme et je continue ma discussion avec le diacre, discussion très agréable et constructive sur le plan des rapports humains. J’ai le cœur un peu plus léger, la journée semble bien commencée; Hélas je devais vite déchanter car de retour à ma cellule j’avais une nouvelle désagréable celle la. La surveillante du jour, gentille fille d’ailleurs, m’indique que je suis attendu par le  sous chef de bâtiment. A mon entrée dans son bureau il commence par me dire qu’il a deux nouvelles, une bonne ,bien sur et une mauvaise,( j’ai déjà entendu cela). Je me demande alors quelle catastrophe va à nouveau me tomber dessus. En ait il m’explique qu’un détenu, gros fumeur, doit intégrer une cellule du rez de chaussée pour une période de 10 jours en raison d’un certificat médical. Comme je suis non fumeur il me propose de me transférer dans une cellule non fumeur avec retour dans la mienne 10 jours plus tard. JURE CRACHE!

Je lui fait part de mon mécontentement, c’est alors qu’il me réplique: »De toute façon au rez de chaussée vous n’êtes jamais content, et comme je n’ai pas le choix, c’est ainsi un point c’est tout§ »  sous entendu, si tu ne veux pas-tu auras droit à un rapport défavorable, voir le cachot pour refus d’exécuter un ordre.

Ai je le choix? Je quitte donc ma cellule sous le regard contrit d’Alain et d’Edmond qui nous avait rejoint quelques jours plus tôt, et intègre la cellule A 29 occupée par trois garçons de 50 à 64 ans , condamnés à de longues peines et qui semblent prendre avec philosophie leur détention.

 

Dimanche 30 février

 

Les choses n’ont pas due se passer comme il le fallait dans mon ancienne cellule la A1, je constate que le grand fumeur est part, il ne sera resté que 24 heures, je saurais après qu’il ne voulait pas être dans la même cellule qu’Alain? A sa place on n’a pas été me proposer de réintégrer cette cellule et c’est un nouvel arrivant espagnol qui l’a remplacé.

Je ne me faisais aucune illusion sur le respect de la parole donnée par certains ici mais je dois dire que j’ai ressenti comme une nouvelle attaque dirigée contre moi cette façon de faire pour me faire quitter ma cellule initiale.

 

 

4 Février 2011

 

L’ « IR »RESPONSABLE DES TRAVAUX

 

 

Dans un établissement de la taille d’une maison d’arrêt comme celle de NICE, il faut bien qu’il y ai un responsable des travaux, il y en a un ici et c’est un phénomène de bêtise concentrée. Assisté de deux « auxis »* qu’il traine dans les couloirs à longueur de journée il est  grand, du genre grand échalas, mince et brun au visage allongé et au regard qui en dit visiblement long sur la dose d’intelligence emmagasinée dans un cerveau visiblement trop petit pour pouvoir y loger quoi que se soit. (J’espère qu’il se reconnaîtra dans ce portrait trop court pour le définir mieux).

Pour ma part je l’ai baptisé: l’Echassier.

J’ignore quelle est sa fonction exacte et s’il appartient au corps des surveillants ou non, j’en doute, mais une chose est sure c’est qu’il se prend pour le sous directeur de l’établissement, promenant sa silhouette de dégingandé dans les coursives, l’œil inquisiteur et à l’affut du moindre détenu rentrant d’un service quel qu’il soit. Peut être devrait il penser à se recycler et devenir réellement maton pour assouvir ses penchants naturels plus voués à l’inquisition qu’à l’amélioration des conditions de vie des prisonniers.

Il est vrai que la prison n’est pas un lieu de villégiature recherché par le « vulgum pecus » et que le détenu, aux yeux de ce genre d’individu, doivent être des « sous hommes ».

Ce matin, pour rester dans ce sujet « étonnant », l’échassier arrive et nous indique qu’il faut vider tous les lits pour installer une échelle sur l’un et l’échanger avec l’autre. Une gymnastique stupide et inutile. Nous n’en faisons rien et attendons qu’il revienne avec ses deux sbires.

Petite explication de texte, il y a quelques mois Eric, l’un de nos compagnons, qui porte une attèle, rencontre le chef de bâtiment et lui demande si on peut avoir des échelles pour nos deux lits afin de ne pas risquer la chute à chaque descente ou montée, ajoutant que pour lui c’est en raison de son attèle et pour moi du fait que j’ai des vertiges et que j’ai du mal à descendre de mon lit.

 

Retour de l’échassier qui constate que nous n’avons rien bougé et déclare que de toute façon il ne pose qu’une échelle, qu’il a des ordres et qu’il les exécutes, il aurais pu ajouter bêtement, mais je doute qu’il sache ce que veut dire ce mot.

Sans un mot il fait sortir le lit d’Eric et le retourne pour fixer une cheville dans les montants métalliques, identiques, au passage, d’un coté comme de l’autre, mais pourquoi faire simple quant on peut compliquer?

Au passage il perce 4 autres trous, alors qu’il y en avait déjà 4 pré percés, mais on ne peut pas trop en demander et quant il déclare que ce lit va devenir le miens, je lui réponds que c’est en premier Eric qui est concerné  avec sa jambe cassée.

Le lit est donc replacé à sa position initiale et je reste à faire l’équilibre pour descendre de ce maudit lit situé à 1 m 70 du sol environ.

 

Encore un jour ordinaire au royaume de la détention.

 

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*Auxi: détenu qui travaille pour environ 230€ net par mois et qui dans bien des cas se conduisent de façon outrageante envers les autres détenus fort d’une certaine impunité.

5 février 2011

 

 

 


 

Depuis quelques jours j’ai été un peu fainéant, porté par l’espoir d’une hypothétique autorisation de sortie, la deuxième depuis 2 mois la première ayant été refusée dans les conditions que j’ai détaillé plus haut, la seconde ayant été demandée au juge d’application des peines par l’intermédiaire de Jacquotte; (Jacqueline DUSSOL) qui anime mon comité de soutien, une amie très chère qui œuvre de l’extérieur avec courage et passion pour faire éclater le droit et la justice.

 

Je n’ai pas repris régulièrement la plume pour faire le point sur les différentes aberrations ou « bêtises » auxquels nous somme confrontés depuis quelques jours.

La « connerie » à l’état brut semble être une dominante constante à NICE, je ne doute pas qu’il en soit de même ailleurs mais je ne peu parler que de ce que je vis au quotidien.

 

Un matin de la semaine dernière, alors que j’étais encore avec Alain et Edmond, un « petit chef » encore un, il semble y en avoir plus que de détenus en exagérant juste un peu, arrive et nous annonce que nous allons avoir enfin une seconde armoire de rangement ( trois personnes, une armoire c’était en effet peu).

Arrive alors le responsable des travaux accompagné de ses deux « toutous ». Compte tenu de la disposition des lieux et en vertu du fait qu’il faut fixer au mur les lits, meubles, étagères, certain détenu ayant tôt fait de casser le matériel, il faut déplacer les 3 lits superposés. Le « petit chef », nous l’appellerons « Elvis » par son allure et son look ringard, Elvis donc nous indique qu’il n’est pas question de déplacer quoi que se soit et au retour de la « grande asperge » un dialogue de sourd s’engage entre eux.  Elvis nous fait déposer l’armoire au milieu de la cellule et la quitte sas un mot.

Démerdez-vous!

Reste le truculent échassier avec qui Alain engage à son tour le dialogue pour tenter de régler le problème il lui indique que placer l’armoire à coté du frigo est bien mais qu’il faut déplacer de 10 cm les lits

Réponse vous avez l’armoire débrouillez vous

Alain: Comment,

Réponse: ce n’est pas mon problème.

Pendant quelques minutes se fut ce dialogue. Autant dire qu’il ne faut jamais discuter avec un « CON » cela risque de l’instruire, raté pour cette fois. celui-ci aurait pu, sans aucun doute, être invité un mercredi soir à la table de Jacques Weber tellement il portait beau la « connerie «  personnifiée.

Fort heureusement la responsable du bâtiment nouvellement affectée intervient sur ces entre faits et nous regardant avec un clin d’œil en déclarant: « Cela sera réglé en début d’après midi. A 14 heures elle envoyait les deux auxis travaux pour déplacer les lits et permettre d’aligner le long du mur, lit, armoire et frigo.

Un brin d’intelligence suffit, ajouté à la logique, pour régler les menus problèmes.

 

 

 

2 Février 2011

 

Une nouvelle fois j’ai passé une mauvaise nuit pour ne pas dire blanche, penser et penser encore. Tout me revient à l’esprit depuis des mois, depuis la mise en place de ce piège qui m’a momentanément rayé de la liste des vivants, de ceux qui sont libres de leurs mouvements, de ceux qui peuvent prendre leur vie en main et surtout se défendre face à la cruauté, le mensonge et la trahison. Je suis moralement mort dans cette infâme prison où je n’ai, et tous le savent, rien à faire, victime d’un ignoble règlement de compte entre le Procureur de DRAGUIGNAN et le Président de l’association de défense que je présidais il y a encore  10 mois, victime des faux témoignages tellement gros que même la lecture du seul jugement dont je dispose à ce jour contredit les affirmations mensongères des BOUCHET et autres consorts.

Je n’ai toujours pas, à l’heure ou j’écris, faut il le rappeler, le jugement du Tribunal de DRAGUIGNAN, ils doivent être bien embarrassés pour justifier la décision prise en violation de la déclaration des droits de l’homme. Cela n’en fait qu’un cas de plus à accrocher au tableau de l’Etat Français qui se voit régulièrement condamné en ce domaine par les instances Européennes.

Ce matin tout le monde est tranquillement endormi, c’est l’annexe de la maison de repos. L’un de mes compagnons à une ventilation qu’il doit porter 12 heures par jour, aussi lorsque je ne dors pas la nuit, malgré mon imovane, j’ai le concert pour moi.

Voila un garçon de 64,65 ans, diminué, accusé sous un faux prétexte qui vient de passer la totalité de sa peine en prison sans permission de sortie, sans réduction de peine, oublié de tous. Son « crime », Président lui aussi d’une association de défense, il a dénoncé les irrégularités de la justice et se retrouve enfermé sous de fallacieuses accusations.

C’est ainsi que les « serviteurs de l’Etat » traite ses opposants. C’est ainsi que l’Etat entend améliorer les conditions de vie des détenus qu’il fait mettre en prison. Au-delà des griefs qui auraient pu être formulés contre le Pauvre RICCI, puisque c’est son nom, son état de santé méritait depuis bien longtemps qu’il soit libéré au moins avec bracelet, au lieu de cela il est toujours en prison ce qui à permis à son épouse de vider ses comptes et demander le divorce.

 

8% des gens incarcérés, ce n’est pas moi qui le dit, ce sont des responsables sérieux d’observatoires divers et des avocats plus courageux que les autres qui en font publiquement état. 8% donc des gens en prison, ici tout au moins, ne devraient pas y être étant parfaitement innocent des faits que l’on leur impute, certains sont en préventive depuis plusieurs mois, voire plusieurs années, sans être coupable de rien.*

Il parait qu’un détenu coute à la collectivité 80€ par jour de détention alors que la pose d’un bracelet électronique coute 12€ jour. Alors soyons cohérent, si l’on veut faire des économies substantielles il faut remettre  en liberté ceux qui peuvent en bénéficier. Bien sur sans pour autant aller à la situation inverse comme ce fut le cas ces dernières années et particulièrement pour cette malheureuse jeune fille à PORNIC(44) ou son assassin (pas d’assassin présumé quant on a la preuve du crime, c’est encore de l’hypocrisie), en était à 13 condamnation mais restait en liberté tout de même.

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Cela me rappelle le cas de cet ex comptable qui avait passé 24 mois en préventive et pour lequel aucun acte judiciaire n’avait été fait durant cette période, il a été libéré près une visite du procureur du coin( les dysfonctionnements de la justice édition Axiome 2004).

 

 

Dans cette affaire qui engage la responsabilité de l’Etat, entendre Nicolas Sarkozy fustiger en qualité de Président de la République les Magistrats comme il vient de le faire une nouvelle fois, pour se faire mousser, ne peut calmer la grogne des Magistrats qui font pour la plupart leur travail dans des conditions difficiles mais avec rigueur et indépendance. Fasse qu’ils puissent le rester d’ailleurs pour l’équilibre de notre démocratie. Je n’en suis pas si sur que cela.

 

 

 

9 février 2011

 

 

Ce matin on vient me chercher pour me rendre au parloir avocat afin de rencontrer maître VAZZANA, avocate « conseillée » par monsieur BRETON du service d’insertion du droit , un peu outré à l’écoute du récit de mon affaire. Je dois passer dans quelques jours devant le « tribunal interne » pour ma libération avec bracelet et il me serait utile d’être assisté d’un avocat d’après lui.

Je me rends donc au parloir et à mon arrivée l’avocate est en grande conversation avec un de ses clients et un second avocat; Elle vient me voir entre deux et me salue en me disant que ce ne serait pas long; Ici la notion de temps n’a pas bien d’importance, j’attends donc patiemment, il est 8h50. Elle recevra 5 autres détenus avant de me recevoir enfin au bout d’une heure quarante. Dès mon entrée dans le réduit qui sert de lieu de rencontre, elle m’annonce que mon dossier ne l’intéresse pas et qu’elle ne va pas perdre de temps pour une audience devant le juge d’application des peines. Je suis soufflé, j’ai fait la désignation, sur les conseils de monsieur BRETON, au greffe, je lui ai adressé un courrier auquel elle n’a pas répondue, elle à demandé un permis de communiquer au parquet. Je lui dis qu’il n’était pas utile de me faire attendre dès lors qu’elle savait ne pas vouloir m’assister.

Dès ma sortie, quelque peu désemparé, je rencontre monsieur BRETON qui ne comprend pas cette réaction. Au cours de notre  bref entretien maître VAZZANA m’a laissée entendre qu’elle ne pouvait plaider pour moi gratuitement, nous n’avons à aucun moment abordé le sujet de ses honoraires et rien ne laissait entendre dans les propos qu’elle avait tenu à monsieur BRETON que c’était sa motivation première.

 

Monsieur BRETON doit me revoir vendredi 11 pour tenter de me trouver un avocat digne de ce nom, l’audience est prévue pour le mardi suivant, je doute d’être accompagné d’un avocat.

 

Une nouvelle fois force est de constater que les avocats, pour nombre d’entre eux, sont avant tout des défenseurs de leurs intérêts financiers plutôt que de l’intérêt de la justice.

Dans cette lamentable affaire c’est tout de même le 6 éme avocat qui décline ma demande ou agit contre moi, tout au moins pour deux d’entre eux. Belle moyenne.

 

Il est temps de revoir dans le détail l’exercice de cette profession.

 

10 février 2011

 

13heures 30, le courant vient de s’éteindre dans notre cellule, c’est un auxi logé en face qui s’amuse, lorsque les surveillants ne peuvent pas le voir, a déclenché le fusible. Bien sur ceux-ci sont à la portée de n’importe qui.

Mais ce qui est le plus grave c’est que notre ami Alain RICCI est équipé d’un appareil respiratoire qu’il doit avoir en fonction 12 heures par jour. Le simple fait de couper l’alimentation électrique  lorsqu’il est branché avec son appareil peut lui occasionner des troubles respiratoires importants. C’Est-ce qui vient de se produire. Résultat il n’est pas en mesure de continuer son cycle et ne peut plus dormir.

Il faudra plus de 20 minutes pour que la surveillante vienne voir ce qui se passait.

Venez passer quelques jours à la prison de NICE , vous mourrez tranquille et dans l’indifférence totale.

 

 

 

Février 2011

 

AUDIENCE DEVANT LE JAP

 

 

Encore une nouvelle désillusion, la permission de sortie que le juge m’avais demandé de refaire à été une nouvelle fois refusée par ce même juge. A quoi joue t’il?, pourquoi me faire réitérer ma demande s’il savait qu’il me la refuserait, cela tourne au cauchemar.

 

Le  jour tant attendu est enfin arrivé, j’ai le trac comme si je devais passer un examen important, je n’ai pas beaucoup dormi cette nuit conscient que c’est la vie de mon épouse que je joue ce matin en effet elle est très mal en point et risque de faire une bêtise si je ne peux rentrer à la maison rapidement.

Je suis dans la cage à attendre mon tour, l’audience se déroule dans l’enceinte de la prison, en présence du JAP, du représentant du procureur, du directeur de la maison d’arrêt et de une ou deux secrétaires. Bien sur je passerais la matinée à attendre, mon dossier sera évoqué en dernier comme de coutumes.

A mon entrée dans la salle, je suis seul évidement, aucun avocat ne m’assiste et le JAP s’en étonne croyant voir maître VAZZANA à mes cotés, Je lui explique pourquoi elle n’est pas là et à sa demande de report je lui déclare que je me représenterais seul. L’audience débute donc, j’apprends que l’enquête de faisabilité concernant le bracelet, ligne téléphonique est en cours? Que le service du SPIP a remis un rapport très favorable à ma libération, seul une légère passe d’armes entre le représentant du parquet et moi aura lieu, vite clôturée de la part du JAP et je réintègre ma cellule avec la promesse d’une décision après délibéré voulu par le substitut alors que le JAP voulait décider immédiatement. J’attendrais donc encore et encore sans beaucoup de conviction sur un départ rapide de cette maison sinistre et le retour auprès de mon épouse.

 

 

21 février 2011

 

Il est 12 heures, pas de nouvelles du greffe ou du JAP. J’ignore si ma demande a été acceptée, j’avais cru sentir un espoir devant les avis favorables émis le jour de l’audience et la volonté du juge de « tenter l’expérience avec moi, avait il dit ».  Je devais avoir la décision le lundi suivant, nous y sommes et rien ne m’est transmis. Une phase de doute m’assailli, mes compagnons de cellule m’indiquent qu’il n’était pas rare que le JAP laisse entendre qu’il allait prendre une décision favorable et que le délibéré soit l’inverse. Autant dire que cette dernière semaine à été éprouvante surtout dimanche soir ou j’ai été jusqu’à prendre un lexomile pour apaiser la tension qui m’envahissait au fur et à mesure que la soirée s’avançait. Un imovane pour pouvoir dormir et ce matin j’attends. Midi, comme je l’indiquais plus haut, rien!

Eric GALL me dit tout à coup: »Si tu n’as pas de nouvelles à l’heure qu’il est c’est que c’est foutu ».

Je crains qu’il n’ai raison, habitué aux désillusions en chaine depuis un an.

13 heures 45 j’en ai pris mon parti, soit je devrais faire appel, soit reformuler une nouvelle demande dans un délai de 3 mois.

Et soudain la porte s’ouvre, le surveillant m’appelle: « CAILLEAU on vous demande mais je ne sais plus où? ». Le rendez vous avec AURELY l’infirmière psy ayant été annulé me dis que je vais la voir en ce début d’après midi. Greffe me dit on et je me dirige vers le bureau de l’administration, terrorisé à l’idée de ce qui m’attends et qui ne peut être, compte tenu de ma chance, que la signification du rejet de ma demande.

 

 

 

C’est dans un état second que je m’entends dire que je sors le mercredi 23 à 14 heures soit demain avec une permission de sortie, en réalité je l‘aurais tout de même cette permission. Je « bénéficie » du port d’un bracelet électronique après avoir pris rendez vous au SPIP de DRAGUIGNAN le 24 février. Je signe mécaniquement le PV qui m’est remis et réintègre ma cellule encore sous le choc.

 

Une explosion de joie m’accueille, mes trois compagnons sont heureux de me voir quitter la prison. Quelques minutes plus tard je suis convoqué par madame DORET qui devait me signifier la décision à son tour. Elle accepte de téléphoner à ma femme qui inquiète avait appelée le matin même. Il y a dix jours que je n’ai pas été en possibilité de l’appeler, les 15€ promis la semaine dernière n’ont toujours pas été crédités sur mon compte téléphone et l’argent dont je disposais à été en partie utilisée pour payer la tél, véritable racket interne qu’il convient de dénoncer avec énergie et vigueur.

 

Rentré dans ma cellule je reprends le jugement de libération conditionnelle et constate qu’une nouvelle fois l’administration pénitentiaire, ou le greffe du TGI ne transmet pas ou mal les dossiers, c’est ainsi que je peux lire: »Incarcéré depuis le 4 avril 2010 » Je rappelle que je mes suis présenté de moi-même au palais de justice de DRAGUIGNAN le 2 avril soit 48 heures plus tôt, et que j’ai été incarcéré le jour même.  Plus loin je peux lire que : « Monsieur CAILLEAU est retraité de la Police » S’il est vrai que j’ai été fonctionnaire de la Police Nationale et Directeur de la Police Municipale, cela n’a pas excédé 15 ans, je ne suis donc pas retraité de la police, la majorité de mes activités professionnelles dépassant largement mes années de fonctionnaire. Pas de quoi en faire un plat, me direz vous, mais cela démontre bien si la preuve devait en être faites une nouvelle fois, que depuis le début, dans ce dossier, mes activités policières sont en partie responsables de mes déboires.

 

Plus loin on peut lire dans le jugement de libération sous bracelet électronique : « Même si monsieur CAILLEAU continue à se considérer comme injustement condamné, il peut être envisagé qu’il a désormais renoncé à s’instaurer en CHEVALIER  BLANC DE LA JUSTICE ». Une nouvelle fois on peut constater que se sont mes actions à la tête de l’association SALOMON, et mes démarches en faveur de nos adhérents, ajouté au livre ‘LES DYSFONCTIONNEMENT DE LA JUSTICE que j’ai publié en 2004 et dont a fait état le ministère public à l’audience du 4 juin 2010 de la cour d’appel d’AIX EN PROVENCE, qui sont à l’origine de mes déboires, je passe sous silence le règlement de compte orchestré par le parquet de DRAGUIGNAN contre moi comme je l’ai démontré au débit de ce chapitre.

 

Je voudrais remercier, une fois n’est pas coutumes, le juge GARDENAL? Juge d’application des peines, d’avoir involontairement contribué à la rédaction de cet ouvrage , en effet commencé par le titre évocateur de « LA DAME DE PARACOL », les événements m’ont conduit à faire deux grands chapitres. L’un intitulé: la dame de paracol, l’autres le complot. Je n’avais donc plus de titre global, grace à vous, monsieur le juge, j’en ai un tout approprié:

 

LE CHEVALIER BLANC DE LA JUSTICE

 

Demain, je serais donc libre, partiellement en vertu des contraintes imposées, mais au moins je serais chez moi, libre d’appeler, d’organiser ma contre attaque, compte tenu des documents qui se sont accumulés depuis 12 mois.

Je vais enfin pouvoir sommer la justice de me remettre copie du dossier initial et surtout du jugement de DRAGUIGNAN qui le 2 avril était « a signifier » et qui au jour ou j’écris ces lignes ne l’a toujours pas été, m’obligeant à me présenter devant la cour d’appel dans les conditions que l’on a vu.

 

 

LA PATIENCE DEPUIS UN AN EST DEVENUE UNE DE MES GRANDES VERTUES, MAIS PATIENCE ALLIEE A DETERMINATION SONT DES ARMES REDOUTABLES.



20/02/2012
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