la lettre de Guy CAILLEAU

AFFAIRE D'OUTEAU

OUTREAU OU TROP PEU

 

 

La montagne a accouchée d’une sourie, l’image est peut être osée, mais que dire devant le gâchis du procès d’OUTREAU. Comment en est on arrivé là ? Qui est responsable de cette instruction menée à charge contre treize des coaccusées de Myriam BADAOUI et Thierry DELAY.

 

D’une affaire retentissante de réseau pédophile, la vérité fait éclater au grand jour une triste réalité , celle d’une sordide affaire d’inceste familial.

 

Treize personnes ont vu  leur vie broyée à tous jamais car, les séquelles de cette affaires les suivront toute leur vie, comment oublier les nuits passées en prison pour rien, comment faire abstraction de cette coupure avec la famille, les enfants, les amis , comment même après avoir été acquittées, reprendre une vie normale, face au regard des autres qui garderons à l’esprit les doutes qu’ils ont eut lorsque l’affaire à éclatée.

 

Qualifié de procès de l’horreur, cette affaire d’OUTREAU montre à quel point c’est de l’horreur  d’un procès  qu’il convient de parler.

 

Il à fallu trois ans à Myriam BADAOUI pour venir à la barre déclarer, enfin et après plusieurs voltes face, qu’elle était une menteuse, même attitude pour la voisine de palier Aurélie GRENON , qui déclare : «   j’ai menti à la demande de Myriam. »

 

Certains des prévenus ont passés quatre ans en prison, d’autres, également incarcérés,  se sont vu retirer la garde de leurs enfants, l’un d’eux s’est suicidé, un second à l’énoncé d’un verdict qui devait pourtant avoir fait la lumière, à tenté de le faire.

 

Sur cette sordide affaire combien de temps la justice mettras t’elle pour permettre aux innocents de retrouver la joie d’un foyer familial.

 

Tous ont vu leur honneur pillé en place publique au mépris de la présomption d’innocence.

 

La justice, représentée par un juge d’instruction dont c’était le premier poste et la première affaire, à «  failli  à son honneur » en renvoyant devant les jurés populaires, des innocents sans avoir effectué toutes les vérifications qui s’imposaient.

 

Comment cette histoire à t elle démarrée ? En décembre 2000, les assistantes maternelles qui gardent les enfants du couple infernal, se rendent compte que les enfants ont un comportement qui les inquiètent, elles transmettent leurs craintes aux services adaptées et l’enquête démarre, les enfants sont entendus par les policiers , ils donnent des noms, une cinquantaine environ et les gardes à vue commencent à pleuvoir. Le juge Fabrice BURGAUD, dont c’est le premier poste rappelons le, incarcère à tour de bras , Myriam BADAOUI à avoué, elle a dénoncée, des experts ont déclaré qu’elle était crédible, les enfants confirment, seul  Thierry DELAY dément les affirmations de sa femme, auxquelles se sont ajoutés celle d’Aurélie GRENON qui restera, mystère de l’instruction la seule à se présenter libre devant la cour d’assises de SAINT OMER, et ne fera d’ailleurs aucun jour de prison avant le procès.

 

A décharge en direction du juge, nous sommes en pleine affaire DUTROUX et la Belgique comme le nord de la France est sous le choc.

 

Comme dans un bon polard on effectue des fouilles dans la citée des merles pour retrouver le corps d’une fillette qui aurait été tuée et enterrée là, on ne trouvera rien.

 

Plus grave, le juge d’instruction refusera les confrontations  entre les enfants et leurs tortionnaires , ce qui aurait peut être évité les dérapages connus aujourd’hui. Au lieu de cela , il renverra les présumés accusées devant la cour d’assise, réclamant un seul non lieu alors que le parquet en réclamait pour sa part deux. La chambre d’accusation renverra  quant à elle la totalité des accusés conforté par les conclusions du juge.

 

Au cour de son audition devant la cour d’assises de Saint Omer , le juge BURGAUD admettra une « erreur » seulement. A ceux qui l’accusent d’être le responsable d’un désastre judiciaire, il répond : «  c’est un dossier comme on en a beaucoup à connaître dans la juridiction où

j’étais mais d’une ampleur exceptionnelle ».

 

 Son instruction contesté par les avocats de la défense a été instruite uniquement à charge, il ne bronchera pas lorsque deux accusées ( Sandrine LAVIER et Roselyne NORMAND) le traiterons de menteur et lui rappellerons ses propos déplacés tenus au cour de leur interrogatoire du genre, : « vous me faites perdre mon temps « » ou » vous n’êtes pas près de revoir vos enfants »

 

Il n’admettra seulement qu’une « erreur » quand il promet de communiquer des pièces qui n’existent pas .

 

« Vous avez été aveuglé dans ce dossier, vous avez suivi votre ligne directrice, vous n’avez pas écouté les avocats » lui dira maître DUPONT-MORETTI, avocat de Roselyne NORMAND.

 

Au delà de l’instruction de cette affaire menée dans les conditions que l’on sait , se pose une nouvelle fois le principe de la responsabilité individuelle. Un jeune Magistrat fraîchement nommé à l’instruction se retrouve confronté  sur la foi des premiers rapports établis par des policiers qui ne font pas toujours les investigations qu’il conviendrait et influencent par leur « analyse » personnelle le juge, à une décision privative de liberté. Peut il en toute objectivité,   alors qu’il est dépourvu de la moindre expérience  prendre  seule une telle décision, ne faudrait il pas instituer une période probatoire pendant laquelle il devrait impérativement

assister un magistrat chevronné. C’est une proposition que je fais à la chancellerie, et qui je l’espère sera  prise en compte dans l’intérêt même des français dans la recherche de la vérité et qui évitera, certes pas à 100 %, de mettre des innocent en prison. On est loin de la présomption d’innocence que réclame chaque ministre de la justice dès son arrivée place Vendome, et qui reste un vœux pieu.

 

Dans cette affaire, c’est toute l’enquête qui a déraillé, de la garde à vue à l’instruction la faillite de la justice engendrée par une enquête incertaine, laisse un goût amer et fera dire à Roselyne GODARD, la boulangère accusée d’avoir enfourner des baguettes de pains dans le derrière des petits, au soir du 18 mai 2004 : «  Je n’ai plus foi en la justice.

 

On est présumé innocents, on est traité comme des condamnés », ou encore à Alain

 

MARECAUX l ‘huissier de justice amaigri par 97 jours de grève de la faim, et qui pesait 43 kilos, à sa sortie de prison : « On m’a volé mes enfants, j’ai vendu mon étude, ma maison…rien ne me rendra ces trois ans et demi de gâchés, ces sept mois d’incarcération et mon honneur perdu. ».

 

Ce procès c’est aussi l’échec des experts qui déclarent Myriam BADAOUI-DELAY, « dépourvue de tendance à la mythomanie ou à l’affabulation ». Alors que l’expertise n’est pas la pièce maîtresse d’un procès et doit s’inscrire dans l’instruction au même titre que toutes les actions faites dans le bût de rechercher la vérité, dans cette affaire elle semble avoir été un élément déterminant pour le jeune juge d’instruction lui permettant de se conforter dans sa conviction personnelle face à l’horreur que lui inspirait une telle affaire. «  IL y a une inhibition chez les experts et  juges qui empêche de réévaluer le discours de la victime. Du coup, on ne la confronte pas à ceux qu’elle accuse, j’ai vu des magistrats refuser des contre-expertises de la victime au motif qu’il est inconcevable de lui faire répéter des choses douloureuses. »  déclare Roland COUTANCEAU expert psychiatre (l’express 24 mai 2004.)Comment en est on arrivé là demandent les associations de défense des victimes qui voient le

jour çà et là devant des décisions prisent par des magistrats de façon incompréhensibles, car ce qui s’est passé à OUTREAU n’est pas marginal, la justice ne fait pas son travail pour le président d’une association de victimes des injustices, manque de rigueur dans les enquêtes

déclare un avocat : «  les enquêtes de la police, du juge d’instruction, dont le travail, dans ce cas précis d’OUTREAU , à été validé par la chambre de l’instruction de la cour d’appel, sont à charge exclusivement, manque de rigueur, manque de professionnalisme. »

 

Ce sont les victimes qui sont obligé de faire eux même leur propre enquête pour faire éclater la vérité dans certains cas comme dans celui de Ludovic qui à élucidé seul le meurtre de sa petite sœur commis quinze ans plus tôt près de Valenciennes L’enfant âgée de 11 ans avait été

retrouvée morte, étranglée par une ceinture de cuir, l’affaire avait été classée rapidement à l’époque. Ce n’est qu’aujourd’hui que Ludovic après avoir mené les investigations qui auraient dues l’être par la police, découvrira l’auteur présumé des faits parmi  des gitans, qu’un témoins aurait enfin accusé. Les expertises d’ADN  en cour pourraient confondre le

meurtrier.

 

« Des enquêtes bâclées, des jugements rendus à la va-vite dans les prétoires surchargés, des justiciables accablés par des décisions incohérente : la justice produit chaque jour de l’injustice dans les Tribunaux de France et de Navarre. Ce sont autant de drames humains, de vie gâchées, de souffrances inutiles », écrit Emilien LACOMBE dans le numéro de « Courrier international » du 21 mai 2004.

 

Le verdict a été rendu dans le cadre de ce procès, dont le garde des sceaux Dominique PERBEN souhaitait « tirer les conséquences ». Les neufs jurés de la cour d’assises de Saint Omer après avoir délibéré plus de quinze heures, et après neuf semaines d’audience qui faisait suite à trois années de procédure menées dans des conditions contestables, et contestées, ont rendu leur verdict qui loin de contenter tous le monde, ne pouvait résoudre tous les problèmes posés par cette étrange affaire. Les jurés ont prononcé, sept acquittements et dix condamnation. Sans remettre en cause ces décisions ont peut se poser quelques question au

prononcé des peines, Myriam DELAY, elle à violé ses quatre enfants, elle a accusé des innocents, elle a menti en permanence, elle est condamné à quinze ans de prison alors que son mari, tout aussi fautif, mais qui avait nié à l’instruction l’implication des autres prévenu hérite de vingt ans. David DELPLANQUE et Aurélie GRENON, qui a menti sur ordre de Myriam

DELAY, les voisins de palier se voient condamnés respectivement à six ans et quatre ans ?Franck LAVIER reconnu coupable de viol sur sa belle fille et d’agression sexuelles sur les enfants DELAY qui comparaissait libre se retrouve en prison ainsi que Dominique WIEL, le prêtre ouvrier, voisin des DELAY qui n’a cesser de clamer son innocence tout au long de

cette affaire, se voit infliger une condamnation « incompréhensible qui échappe à la logique judiciaire » dira son avocat maître Blandine LEJEUNE.

 

Alain MARECAUX est innocenté dans le cadre de cette affaire, mais écope de dix huit mois avec sursit pour attouchements sur son fils ( il fera une tentative de suicide quelques jours après l’énoncé du verdict), son épouse Odile pour sa part est acquittée, de même pour Roselyne NORMAND, la boulangère son ex mari , David BRUNET, Karine DUCHOCHOIS, et Daniel LEGRAND.

 

On peut s’étonner qu’à la lecture des décisions des jurés personne n’est un mot de regret ou d’excuse en direction des personnes innocentées qui ont vue leur vie saccagée par cette affaire sordide.

 

 

Extraits du livre "Aux armes justiciables éditions NESS DE LUSACE prix de vente 15 € plus 3€ frais de port  248 chemin de Paracol 83143 LE VAL



05/12/2011
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