la lettre de Guy CAILLEAU

LE POUVOIR

POUVOIR ET DEPENDANCE

 

Vaste sujet s’il en est, qui a par le passé fait l’objet de plusieurs études. Je vais tenter, à mon tour, d’apporter ma pierre à ce débat.

 

Le pouvoir exerce un attrait déroutant sur chaque individu, pour certains il peut fasciner pour d’autres énerver. Parfois il apaise et dans d’autres cas il apeure. C’est, pour certains,  une drogue   rageusement convoité ou  évité de façon habile ou malhabile selon que l’on soit plus ou moins équilibré moralement.

 

Quoi qu’il en soit le pouvoir ne peut laisser   de glace, ni ceux qui le côtoient, ni ceux qui  le détiennent ou ceux qui le subissent.

 

Quelle relation doit on entretenir avec lui ? Savons nous éviter ses pièges ?

 

Certains sont intimidés à son contact, d’autre se laisse aller à la griserie qu’il procure.

 

Mais voyons d’abord ce qu’il en est : Qu’est ce que le pouvoir ?

  

Issu du latin populaire « potere »,  le pouvoir apporte la faculté, la capacité, la possibilité matérielle ou la permission de faire quelque chose.

Il désigne la capacité   de faire une chose, d’agir pour un autre dont on aurait reçu un mandat, c’est le cas  du Fondé de pouvoir d’une société.

C’est aussi un acte décrit par lequel on donne à quelqu'un le pouvoir d’agir en son nom ou de le représenter, comme un  mandat ou une procuration.

Comme il est un des mots de la langue française qui peut avoir plusieurs définitions, le pouvoir peut être   l'ascendant, l'emprise, la domination qui sont exercés sur une personne ou un groupe d'individus.

Le pouvoir est dangereux dans son utilisation car il peut être physique, moral ou psychologique. Sa mise en œuvre dans certains cas permet à un individu ou à un groupe d'appliquer, de faire exécuter ou d'imposer, parfois par la force, des décisions dans des domaines très variés comme la culture, l’économie, et plus souvent la politique.
Par contre il peut, quant il est suivi  d'un qualificatif,   désigner une aptitude, une propriété d’une substance ou d'un corps comme le pouvoir réfléchissant d'une surface.

 Mais plus communément on rapporte le mot pouvoir à celui de l’état car dans ce cas précis
le pouvoir désigne l’autorité. Notre pays a fondé ses bases sur trois sortes de pouvoir, le pouvoir législatif détenu par le parlement, le pouvoir exécutif détenu par le gouvernement et enfin le pouvoir judiciaire que concentrent les tribunaux.

      
 

 

 

 

 

 

Certains régimes politiques se sont accaparés un pouvoir total car la  tentation d'être un chef juste et humain est naturelle chez un homme ou une femme évolués. Cette tentation renferme des pièges en raison du fait que l’exercice du pouvoir et tout ce qui s’y rapporte  peuvent changer  en profondeur celui, ou celle qui l'exerce. L’une des raisons en est   les nécessités du commandement, qui sont inflexibles. C'est pour cette raison qu'un député devrait  se garder d'être ministre, ou qu'un ouvrier devrait éviter garder d'être délégué au conseil des patrons, ou chef de syndicat. En évoluant dans la hiérarchie qui mène au pouvoir, il se détache de ses préoccupations initiales pour arriver après plusieurs années d’exercice à les occulter. Ce fut le cas en particulier de Jacques CHIRAC qui entrait en politique très jeune finissait  Chef de l’Etat   sans avoir connu autres choses que les dorures des palais de la république. C’est l’exemple le plus frappant qui vient à l’esprit mais ce cas est loin d’être isolé de par le monde.

 

Nul ne peut nier que l'ex U.R.S.S.  au régime politique du parti officiel unique , la totalité des pouvoirs effectifs étant concentrés, dans ce pays totalitaire, entre les mains d'un seul homme n’ai pas été voué à l’échec.  Face à une    centralisation du pouvoir,  le contrôle démocratique n'existe pas, car on ne saurait donner ce nom à  un pays où l'opposition est absente. 

 

Le pouvoir a longtemps été perçu comme un bien, sacré détenu par les hiérarchies sociales, aujourd'hui il est  pensé comme une relation, relation  de domination, relation d'influence,  ou relation d'autorité entre des individus.

 

La loi des plus forts s’exerçait dès le commencement des civilisations évoluées ou non et, continue de s’exercer de nos jours sous des formes plus ou moins larvées ou exposées au grand jour même si  dans nos sociétés civilisées des gardes fous ont été mis en place pour éviter du mieux qu’on le puisse les abus de pouvoirs  par ceux détenteur de l’autorité et éviter la confusion des pouvoirs, même si  certains ont prévu de s’octroyer les pleins pouvoirs en cas de nécessité absolue comme c’est le cas en France ou cette mesure est prévue par l’article 16 de notre constitution.

 

Serge LAMA, chanteur bien connu disait dans sa chanson « le triomphe » que parti du plus petit niveau, l’exercice du pouvoir changeait irrémédiablement les êtres, le syndicaliste devenu « patron » de sa puissante fédération perd la notion de base qu’il avait lorsqu’il était avec ses collègues. De même l’homme politique se coupe immanquablement de sa base au fur et à mesure qu’il gravit les échelons qui le conduisent au sommet de sa carrière personnelle.

 

Le pouvoir, comme le disait si justement Françoise GIROUD dans l’un des ses ouvrages est une comédie. Mais c’est une comédie dont les acteurs ne sont pas toujours des professionnels et c’est ainsi que des dérapages peuvent se produire. A chaque pouvoir doit s’opposer un contre pouvoir, mais c’est encore une certaine forme de pouvoir. Alors que faire ? Comment arriver à faire en sorte que le pouvoir ne prenne pas le pas sur le bon sens, certains de nos élus actuels devraient se poser la question.

 

 

 

 

 

Depuis le nuit des temps l’être humain à tenter de dominer son voisin, ses amis, ses proches, certains ont su le faire avec justesse et habilité, d’autres se sont affranchi des convenances et ont laissé le champs libre à l’arrivée de dictateurs sanglants et cruels, et notre civilisation n’est pas en reste à en juger par les conflits qui se déroulent sur notre belle planète.

 

Depuis la nuit des temps l’attrait du pouvoir fascine et transforme l’agneau le plus doux en tyran inflexible.

 

Pouvoir et dépendance écrivais je au début de ce modeste essai. L’un et l’autre n’ont jamais été autant liés. L’accès au pouvoir, quelque soit sa forme, fait devenir dépendant celui qui y accède, c’est une sorte de drogue dont peu guérissent. Quand vous y a goûté une fois on peut être amené à faire des actes irréparables  pour le reconquérir, voir pour le conserver

Mais le pouvoir est aussi une forme de renouveau, Nelson Mandela en sortant de sa longue captivité imposée par un pouvoir totalitaire et implacable disait : Et par le pouvoir d'un mot je recommence ma vie. Belle leçon de vie de la part d’un homme qui lui-même devenu le Président de son pays est resté le même.

 
 

 

 

 

 



 

 

 

 

 

 



13/02/2014
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